Eh oui ! C'est la reprise !

Eh oui ! C'est la reprise !

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Du Zidane dans le texte. C'est avec la verve dont il faisait preuve en poussant sa traceuse de lignes pour annoncer le retour de la Ligue 1 2003/2004 sur Canal Satellite que je vous raconte comment je vois le retour des Rouges dans ce nouvel exercice.

Ça y est ! La saison va reprendre. Beaucoup d'entre vous ont grand hâte, et c'est très compréhensible. Moi, je suis un peu plus mesuré. J'ai l'impression que cette phase de mercato-prépa a apporté plus d'incertitudes qu'autre chose, et qu'on s'avance vers une saison compliquée. Personne ne peut décemment penser “cette année c'est la bonne”, et ça me chagrine un peu.

 

La faute à un effectif extrêmement chargé de joueurs inrefourgables, Rennes n'a que très peu recruté. Afonso devrait concurrencer Baal pour pallier au départ de M'Bengue, Diarra et Ribelin faire leurs armes en CFA avant d'espérer intégrer la A, Bensebaini entrer dans la rotation des centraux et Chantôme, bah… hum. Ah oui, y'a aussi Nardi, en prêt de Monaco. Alors déjà, prendre un jeune gardien en prêt sans option d'achat, c'est étrange, et ça envoie, dans la certitude du départ de Costil, un message bien pessimiste au très patient Abdou Diallo. Mais si le vice champion d'Europe en vient à rester au club, et rélègue le Sénégalais au rang de troisième portier, on arrive à la limite de l'irrespect. Et puis alors si en plus les derniers bruits qui courent s'avèrent exacts, et que Nardi, se sentant floué, repart expressément en Principauté, on nage dans une mascarade à plein tubes au point d'en être soupçonné de pisser violet. Courage, Abdou.

 

Alors quand je dis “inrefourgables”, c'est pas tout à fait vrai. On a quand même de bons joueurs. Mais il faut vendre. Exit Dembélé, pour une somme semble-t-il dérisoire et sans prêt à la clé. Exit aussi Ola Toivonen, qui aura vécu une expérience très compliquée en Angleterre, et dont le comportement nonchalant avait fini d'exaspérer les supporters bretons. J'avais tendance à rester rêver sur ses six premiers mois et à être intrigué par ce qu'il pouvait donner dans le système de Gourcuff. Tant pis. Faut du flouze. Sont sur le départ, mais pas encore partis, les internationaux français en fin de contrat que sont Costil et Ntep, ainsi que Kamil Grosicki. Si tout se fait, la situation prendra des airs absolument dramatiques. Quelles valeurs sûres resteraient ? André et Mexer, quoi. C'est lèg'. C'est méga lèg'. On va prier pour que la rumeur concernant le très prolifique Aboubakar soient avérées. 

 

Bon, les transferts, c'est bien cool, mais il y a aussi eu quelques matches de prépa. Qui n'ont pas rassuré grand monde. Je vais être honnête avec vous, j'en ai regardé aucun. Passer de l'euphorie de l'Euro à un Angers-Rennes amical, je ne pouvais pas. J'ai juste suivi les compos, et les résultats. Et c'est pas foufou. Un nul contre Laval, deux victoires contre Alger et Angers, et trois défaites contre Brest, Guingamp et Swansea. Avec un XI en 4-4-2 qui se dessine comme suit :

 

Costil – Moreira, Mexer, Mendes, Baal – Henrique, Chantôme, Sylla, André – Sio (ou Erasmus), Saïd.

 

Ça pique, hein ? Les principaux changements, c'est le retour de Moreira, qui n'a jamais convaincu à ce poste, la déportation de Benjamin André sur le côté droit, Montanier l'a tenté plusieurs fois avec le succès que l'on sait, et ce coeur de jeu Chantôme-Sylla, qui en ferait pâlir plus d'un. Bon, puis y'a deux attaquants aussi. On sait que Sio est très à l'aise en 9½ alors je ne vais pas tout critiquer, mais franchement, je ne suis pas complètement confort avec cette mise en place. Et quand on fait le bilan de cette phase préparatoire, je ne suis visiblement pas le seul.

 

Bon, après, y'a quand même du positif. Même si son côté fier de lui me débecte un peu, Gourcuff a quand même apporté un état d'esprit différent dans ce groupe. Les joueurs ont l'air d'un peu plus prendre leur pied et de kiffer leur métier sous ses ordres. Et ça, si ça dure, ça ne peut qu'apporter du bon. On ne le sait que trop bien, c'est un mec qui a besoin de prendre son temps pour poser ses bases, alors faisons-lui confiance au lieu de lui tomber dessus après six amicaux. Il n'est jamais évident de prendre un nouveau club en main, qui plus est quand celui-ci sort de trois ans de néant et dispose d'un effectif de cinquante milliards de pros. Alors ok, on n'arrive pas sereins-sereins en J1, mais le classement d'août n'a pas souvent grand chose à voir avec celui de mai.

 

Et puis ce qui est cool, c'est qu'en parlant de sérénité, notre adversaire du week-end n'est pas au top non plus. La renaissance de Hatem Ben Arfa combinée au froid réalisme de Valère Germain a fait de la saison de Nice l'an dernier un exercice exceptionnel, loué par tous, et de Claude Puel un ponte du beau jeu, ce qui est assez prodigieux. Oui mais voilà. Tout ce beau monde est allé voir ailleurs. Ben Arfa à Paris, Puel à Southampton, et Germain à la casa sur le rocher. C'est Favre qui a posé ses valises sur la Côte d'Azur avec pour mission de maintenir le Gym à ce niveau.

 

Et niveau prépa, c'est pas ouf non plus. Deux nuls contre le Servette et le Sporting Portugal (bon, pour ce dernier, ça va) et trois défaites contre l'Étoile du Sahel, Toulouse, et une branlée 3-0 contre le Napoli. C'est pas la folie furieuse, quoi.

 

Pour cette dernière rencontre solide contre le Sporting, Favre avait aligné le 4-3-3 suivant :

 

Cardinale - Souquet, Baysse (cap), Sarr, Dalbert - Marcel, Koziello, Walter, Seri, Eysseric – Plea

 

Autant vous dire que c'est jeune. C'est très, très jeune. Polo Baysse, 28 ans, fait office de papy dans cet effectif qui ne dépasse que très rarement les 23 ans. Parce que j'ai un peu caricaturé tout à l'heure, évidemment deux joueurs ne font pas une équipe. La vraie force des Aiglons, c'est ce vivier de jeunes fougueux et prometteurs. Les mecs n'ont pas grand chose à perdre, tout à prouver, et sont pour la plupart pétris de talent. Alors ils se casseront sûrement les dents contre des équipes rodées et expérimentées, mais contre des effectifs un peu hasardeux comme celui qui leur rendra visite dimanche, ça peut taper très fort, et les confrontations directes de la saison passée sont là pour en témoigner.

 

Cette entrée en matière dans l'exercice 16/17 s'inscrit donc sous le signe de la patience. On entre à tâtons dans cette nouvelle saison de Ligue 1, en espérant que la magie opère. On est Rennais, on ne gagne peut-être pas souvent, mais on connaît très bien la définition du mot “espoir”.

 

Allez les Rouges, bonne chance à vous.

 

@BallonSurLaN12