Crash test manqué sur le Rocher

Crash test manqué sur le Rocher

Partager
Pour son premier gros test de la saison, le Stade rennais s'est pris le Rocher en pleine tête.

Salut les enfants,

 

Après une victoire convaincante contre Caen la semaine dernière, les Rouge et Noir se déplaçaient chez le leader monégasque pour ce que tous les tocards experts du football qualifiaient de premier vrai test. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Bretons ont été recalés, sans passer par le rattrapage. Une défaite 3-0 qui peut sembler lourde au vu du niveau moyen affiché par l'adversaire, mais qui permet aussi de remettre en question les choix de l'entraineur et de pointer les lacunes individuelles et collectives.

 

Pour ce match, Christian Gourcuff nous sort sa première composition « montaniesque » de la saison, avec un redoublement de latéraux sur les ailes, et la première titularisation de Ntep depuis belle lurette, Fiston Gourcuff ayant été laissé au repos.

 

 

Ca ne vous rappelle rien ? Allez, petit souvenir SM :

 

 

Le matc’h :

 

Contrairement au match précédent, celui-ci débute sur un rythme assez lent. La rencontre en Ligue des Champions de Monaco quelques jours plus tôt ne doit pas y être étrangère. En tout cas, Rennes est bien en place, attend son adversaire assez haut et tente de partir vite à la récupération en s’appuyant sur ce jeu de passes courtes qui avait fonctionné contre Caen. Pourtant, c’est Monaco qui se montre le plus dangereux via une tête de Germain, puis sur une frappe de Traoré que Costil détourne du pied (15’). André montre qu’il est toujours le milieu le plus sous-coté de L1 avec un festival roulette-crochet avant de servir un pote, mais l’action ne donne rien.
Dix minutes plus tard survient la première belle occasion rennaise : André ressort le ballon de fort belle manière et transmet à Ntep. L’attaquant fixe Glik avant de décaler Sio, mais sa frappe n'est pas assez enroulée et Subasic repousse. La réponse princière ne se fait pas attendre, avec une frappe sèche de Germain devant une défense attentiste, heureusement Costil repousse.

 

Si les Bretons, malgré un dispositif défensif, donnaient jusque-là plutôt bien le change, ils commencent à subir de plus en plus le jeu adverse. Conséquence fâcheuse avant la mi-temps : Falcao ouvre le score de la tête sur un centre de Touré (43’). Monaco 1 – 0 Rennes.

Quelques instants plus tard, le SRFC frôle la correctionnelle avec une faute non sifflée de Mendes sur Germain dans la surface.

 

Mi-temps. Ce but est franchement emmerdant, car le dispositif mis en place par Gourcuff avait pour but de ne pas en prendre (L.O.L) et après trente minutes correctes, les Rouge et Noir ont subi. Globalement, on assiste à un match assez pénible avec du déchet technique des deux côtés. Tout n’est pas perdu, mais si Monaco se met à bien jouer, ça sera très difficile.


Au retour des vestiaires, la rencontre repart de la même manière, avec un rythme moyen et de nombreuses erreurs techniques. Côté rennais, ça manque de liant, André ne pouvant assumer toutes les tâches seul, même si son ouverture pour Ntep (hors-jeu) nous a fait dresser les poils (et pas que). La mauvaise dynamique de la fin de la première période se confirme et l’équipe fait globalement n’importe quoi, à l’image de Costil qui nous gratifie d’une sortie de ninja à 30 mètres de ses buts, alors que deux de ses défenseurs étaient encore en jeu (53’). Sueur dans le SIF.

 


Sortie Ninja de Benoît en toute sérénité (Source : vostfr.club)


Rennes perd le ballon de plus en plus vite et il faut une série d’exploits individuels pour que l’on s’approche de la surface monégasque et que ça débouche sur une frappe de Zeffane, sans danger pour Subasic. Quand je pense aux supporters rennais qui ont payé pour voir ça…

 

Gourcuff est peut-être Breton, mais il n’est pas con : dès l’heure de jeu, changement drastique : Sio et Ntep sont remplacés par Saïd et Diakhaby. Jardim répond en faisant entrer Bernardo Silva à la place de Traoré.

Saïd ne tarde pas à se mettre en évidence en partant à l’assaut du but monégasque, mais il est stoppé irrégulièrement par Fabinho alors qu’il allait frapper : l’arbitre laisse jouer. La Terre entière est scandalisée, quand tout à coup, l’homme de terrain de Canal livre l’explication : « consigne a été donnée aux arbitres de laisser jouer le plus possible ». Ah, ok. Ah bah fallait prévenir alors. Donc même quand y’a faute ? Non parce que là y avait faute, hein. ENFIN BREF.

 

« - Serge, faut siffler là, y’a faute ! – JE TE DIS QUE LA CONSIGNE C’EST DE LAISSER JOUER ! » (Source : football.fr)



Le double changement semble avoir redonné des couleurs aux Rennais, qui mettent du rythme et lancent une belle séquence, au bout de laquelle Bensebaini est trouvé par Danzé. Le latéral gauche allume Subasic qui se détend bien et détourne en corner. Sur celui-ci, Bensebaini cale une belle tête que Lemar repousse sur sa ligne (70’).

 

George Abitbol devant la double occasion de Benseb’ (source : mozinor.com)


75' : Gourcuff met enfin ses lunettes et fait sortir Zeffane, remplacé par Erasmus. Dans le même temps, Falcao, invisible en dehors de son but de merde qui fait chier, cède sa place à Carrillo.

 

Passé ce quart d’heure « intéressant », le Stade rennais retombe dans ses travers, à base de relances foirées et de non attaques. Erasmus essaie bien quelques trucs, mais ça reste maladroit, tandis qu’on vendange les rares coups de pied arrêtés que l’on obtient. En même temps, ils sont tirés soit par Baal, latéral, soit par Saïd ou Diakhaby (21 et 20 ans, je le rappelle…).
 

Monaco achève finalement les maigres espoirs rennais à la 90’, suite à une grossière perte de balle de Diakhaby (il me semble) au milieu du terrain. Sur le contre, Carrillo trouve Lemar au deuxième poteau, qui bat Costil. Monaco 2 – 0 Rennes.

 

Fin du match ? Que nenni ! Les hommes de Gourcuff trouvent le moyen d’en prendre un 3e dans la musette à la 94’, sur une frappe flottante magnifique de Lemar, qui lobe un Costil sans réaction. Monaco 3 – 0 Rennes. Rideau.

 

Les Rouge et Noir :

 

Le gardien : Costil a fait son taf habituel avec plusieurs beaux sauvetages, mais on n’oubliera pas sa sortie kamikaze et sa non-réaction sur le dernier but.

 

La défense : Match pour le moins compliqué pour le back four. Mexer et Mendes ont galéré face aux attaquants monégasques, et le Mozambicain se fait bouffer au duel par Falcao sur le premier but. Bensebaini est à créditer d’une très belle frappe, mais les attaques adverses sont principalement venues de son côté. Danzé a été très peu en vue et est beaucoup trop attentiste sur le 3e but en laissant tout le temps à Lemar de frapper.

 

Le milieu : André est un bonbon, il l’a encore prouvé à la récupération et avec quelques belles ouvertures, mais il ne peut pas tout faire et l’absence de Gourcuff a fait mal. Match assez quelconque de Gelson Fernandes, alors que Zeffane et Baal ont symbolisé le naufrage rennais : étant latéraux et non ailiers, une fois l’ouverture du score concédée, ils n’ont rien apporté dans les phases de transition et de construction.

 

L’attaque : Le binôme titulaire a été remplacé à la 60’. Tout est dit. Non, on va quand même argumenter parce que merde : Ntep est en phase de reprise et en plus il n’aime pas ce nouveau poste axial. Résultat, caca. Côté Sio, trop de limites techniques pour exister dans ce rôle de point de fixation dans une défense aussi solide. D’ailleurs papa Gourcuff n’en avait qu’après lui pendant la première mi-temps.

 

Les remplaçants : L’entrée de Saïd et Diakhaby a coïncidé avec le rebond rennais en deuxième période, mais l’apport des deux jeunes attaquants a été trop limité. Même chose pour Erasmus, qui s’est bien battu malgré tout.

 

 

Vestibule :

 

Si les Rennais se voyaient beaux, le miroir tendu samedi par les Monégasques les a remis en place. Il y a encore du boulot, beaucoup de boulot. Surtout, ce match a montré les limites d’un système trop défensif. Certes, l’absence de Gourcuff a sans doute contraint son père à opter pour cette composition, mais cela n’excuse pas tout. Ok, on savait que ça serait dur contre Monaco et qu’il faudrait bien défendre. Mais là, on s’est carrément tiré une balle dans le pied : à mon sens, on envoie à l’adversaire et pire, à nos propres joueurs, le message selon lequel on part battus. Que pouvait-on espérer à part subir et peut-être marquer sur un coup de bol avec cette compo ? L’adaptation à l’adversaire a ses limites. Le résultat a été malheureusement conforme à ce qu’on pouvait craindre : une équipe coupée en deux, des milieux incapables de faire la transition vers l’attaque (Zeffane et Baal sont défenseurs de métier), et une attaque fort mal à l’aise.

Une fois dit cela, ne voyons pas le verre à moitié vide non plus (on est Bretons). Cette défaite n’est pas catastrophique, Monaco n’est pas un adversaire avec lequel le stade rennais luttera en championnat et la route est encore longue. Et il ne faut pas oublier la première demi-heure pendant laquelle les Rouge et Noir ont réussi à mettre en place le jeu qui nous a plu depuis le début de saison, fait de passes courtes et de mouvement. De toute façon, les joueurs n’auront pas le temps de gamberger puisqu’ils affrontent Marseille au Roazhon Park dès mercredi. Ils seraient bien inspirés de gagner pour que l’accident princier ne se transforme pas en spirale négative.

 

 

Poignée de main amicale,

 

Marco Grossi (@_MarcoGrossi)