Préambule : C'est un déplacement que j'ai failli ne pas faire, j'avais perdu mon bonnet et j'ai donc naturellement chopé une petite bronchite en festival à Angers le week-end précédent. Mon médecin a pu sauver mon voyage avec un traitement qui se résumera à un régime paracétamol-antibiotique-bières (mais moins que d'habitude pour les bières si les yeux grondants dudit médecin venaient à se poser sur ce papier).
Mercredi 29/09, 6h40. Étant d'ordinaire d'un naturel lève-tard, je me réveille cette fois de façon complètement incongrue, dix minutes avant que mon alarme ne sonne. Ironiquement, je retrouve mon bonnet in extremis. Il était finalement planqué dans mon sac.
On y croit. Cette fois, je ne perdrai aucune affaire ou sac. Et je ne tomberai pas une seconde fois malade, grâce à mon bonnet.
J'arrive à l'aéroport pour un vol direct Rennes-Amsterdam, et tout se passe bien. Oui je sais, vous êtes aussi surpris que moi. Quelques supporters rennais habitués des déplacements européens sont également présents, je ne serai pas trop en terrain inconnu. Il y a également Johann Rigaud, correspondant du journal l'Equipe, qui suit la visio-conférence d'avant-match de Bruno Génésio dans la salle d'embarquement. Cocasse.
11h et des poussières, arrivée sur le tarmac des Pays-Bas. Je recroise @Teva_35, elle aussi une spécialiste des aventures européennes, qui a notamment à son actif des voyages à Astana (avec une mésaventure encore pire que la mienne), Rome etc. Les Europistas sont donc dans la place ! Elle m'indique qu'un de ses comparses, dans le même vol que le nôtre, va, comme moi, directement à Arnhem — contrairement aux autres supporters préférant la capitale Amsterdam pour se détendre avant un match déjà très important. Le monde est parfois bien fait, me voilà accompagné !
De nombreux trains desservent les différentes villes hollandaises, et les touristes footballistiques que nous sommes apprécient de passer durant le trajet devant la Johan Cruyff Arena, le stade de l'Ajax. Qui sait, peut-être que l'an prochain on y jouera ?
Arrivé à Arnhem, toujours sans encombres. Oui je sais, vous êtes aussi surpris que moi. On est sous une météo de merde, la pluie ne nous lâche pas. On se réfugie dans une petite pizzeria après un très rapide tour du centre-ville, afin d'être au calme pour répérer les lieux propices au festoiement. Il y a un pub irlandais juste en face, il ouvrira plus tard. Bien.
Check-in au Bastion Hotel. Un peu de repos et c'est reparti pour chercher un lieu de boisson. Entre 38 averses diluviennes, j'arrive enfin à bon port, le fameux pub irlandais. Le temps du trajet me fait constater qu'Arnhem a les allures d'une ville paisible de province.
Arrivé au bar. Un troisième Europista, qui lui aussi a fait Astana, nous a rejoint ! Décidement c'est un déplacement de qualité. Et très vite une quatrième (qui a la particularité d'être aussi une fan de la mascotte Footix... oui c'est improbable, mais c'est là aussi toute la beauté et la diversité de la communauté rouge et noire) vient gonfler nos rangs dans ce pub au trèfle un peu dégarni. Et encore deux autres, dont @Tad_ar_vro. La tablée est évidemment agréable, les verres s'enchaînent devant AC Milan-Dynamo Kiev. La pinte d'IPA est tout de même à 8€, ça sent un peu l'arnaque, mais bon. Les hipsters font ce qu'ils veulent après tout.
Bière mouillée mais bière quand même ! #RoazhOnTour pic.twitter.com/90SQmlI7kb
— Madoux et Benniget (@tad_ar_vro) September 29, 2021
Nous remarquons alors que le cortège des journalistes rennais est venu se placer dans un restaurant juste en face du pub (d'un côté, je les avais rencardés, c'est une de mes qualités), et qu'ils galèrent à se faire avoir des factures individuelles pour leurs notes de frais, car apparemment les hollandais aiment les notes uniques. Incompréhension générale, et yeux ronds de Vincent Simoneaux.
D'ailleurs, en parlant de mauvaise surprise. Avec la footixa, on décide d'aller chercher à manger dans la pizzeria d'en face, et de laisser un billet de 20 € à nos camarades afin de régler les consos le temps qu'on revienne. Mais le patron du pub nous alpague, mécontent, pendant que l'on se tient sur le trottoir d'en face à discuter avec quelques-uns de nos journalistes (oui, on fait plein de choses en même temps c'est un peu dur à suivre, fastlife in Arnhem !). Il se trouve qu'avec avec les mesures COVID, il faut plutôt payer par CB. Le barman n'étant pas loin de faire un caca nerveux pour cette histoire, on éclaircit du mieux que l'on peut cette situation qui n'aurait jamais dû exister.
Bref ! On commande notre pizza et, pas rancuniers, on retourne dans le pub pour reconsommer. Il faudrait quand même pas mourir de soif avec toute cette pluie. Les pizzas arrivent, et là... NOUVEAU drame pour le barman ! Il fallait commander la pizza au bar, et pas en face, parce que sinon, le monsieur fort chafouin perd sa commission. C'est un peu fort de café, car grâce à tous ces Bretons remplissant de moitié son bar, et toutes ces IPA consommées, la commission ne représente qu'une goutte d'eau. Pas très commerçant, le Hollandais. Surtout que viendront ensuite la grosse dizaine de nos journalistes pour continuer de faire travailler la tireuse. Franchement, s'il y avait une commission à transmettre, elle serait pour notre Europista et moi d'avoir ramené une vingtaine de personnes dans son rade un mercredi soir tranquille.
Moi, dans tout ça, j'ai quasiment bu que de la Grim', parce que bon, de la IPA à 8 €, faut pas déconner non plus. Si vous allez un jour à Arnhem, je vous conseille donc d'éviter le Mick O'Connells Pub.
Minuit sonne, il faut sortir, tous les établissements fermant à cette heure, couvre-feu sanitaire oblige. Je me fends même d'un tweet taquin, qui fera bien causer après coup. Oups.
Qui reste-il dans les rues, hormis quelques locaux qui rentrent paisiblement chez eux ? Les supporters rennais pardi ! On traînasse à discuter devant le pub, et on voit arriver un groupe de supporters brétilliens fans de palet, avec leur planche évidemment. Eux aussi ont été jetés du bar où ils étaient et rentrent dans leurs pénates.
Mais les Bretons ont le nez fin. Notre équipe de journalistes réussit entretemps à se faire servir une tournée de bières dans des gobelets en plastique par le restaurant qui les avait servis plus tôt. Un couple passe à côté de notre attroupement discutant une énième fois du niveau d'Alfred Gomis, et l'homme propose très poliment à Thomas Rassouli de profiter des charmes de sa dame. Tout aussi poliment, nous refusons. La priorité, c'est l'Europa Conference League !
Est-ce que nos journalistes ont finalement réussi à avoir leurs factures individuelles au restaurant ? Je ne le saurai jamais. Un d'eux, dont je tairai le nom, nous a asphyxiés d'un pet si sournois que même les Allemands n'auraient jamais osé lâcher en 39-45. Par cette retraite forcée, nous prenons donc le chemin de l'hôtel avec une démarche chaloupée. Nous rentrons une nouvelle fois sans encombre. Tout se passe bien. Oui, je sais, vous êtes aussi surpris que moi.
Tous les faits de cette soirée sont romancés pour les besoins du feuilleton