Guillaume Borne : "J’aime ce club et ce qu’il est en train de devenir depuis peu"

Guillaume Borne : "J’aime ce club et ce qu’il est en train de devenir depuis peu"

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Nous avons eu le plaisir de pouvoir interviewer Guillaume Borne, ancien joueur professionnel du Stade Rennais de 2006 à 2009. Sans langue de bois, il a répondu à toutes nos questions. Nous avons abordé son passage à Rennes, sa dépression et sa nouvelle vie de chef d'entreprise.

Bonjour Guillaume. Pour commencer, peux-tu retracer pour nous ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?

J’ai commencé le foot à Lagarrigues, un petit club dans le sud, à l’âge de 5 ans, puis je suis parti vers 11 ans dans le club de Castres. Ensuite, j’ai intégré le centre de préformation de Castelmaurou à côté de Toulouse où j’ai été recruté pour intégrer le centre de formation du Stade Rennais. Ensuite, 3 ans au centre de formation du Stade Rennais puis 2 ans avec l’équipe professionnelle (2006/2007 à 2008/2009), 1 année au stade brestois en L2, 2 années en L1 puis Ligue 2 à Boulogne sur Mer et 1 année à Beauvais en National avant de rentrer en Bretagne à l’AS Vitré, de 2013 à 2015.

 

Tu as évoqué, dans différentes interviews, un tournant dans ta carrière : la mi-temps d’un match de Coupe d’Europe avec le Stade Rennais face à Hambourg, peux-tu revenir sur cet épisode ?

Je fais une erreur technique qui nous pénalise par un but derrière. J’ai très mal vécu la situation sur le moment. Pierre Dréossi m’incendie à la mi-temps, ce qui me bloque totalement et reste en moi un long moment. Aucun soutien du groupe, je n’arrive pas à me remettre de cette erreur qui, avec du recul et quelques visionnages de vidéo, aurait pu être rattrapée par mes coéquipiers ! (rires)

 

Pour toi, pour quelle raison tu n’as pas réussi à t’imposer au Stade Rennais et comme joueur professionnel ?

Manque de personnalité et manque d’accompagnement suite au match d’Hambourg qui m’a plombé moralement.

 

En veux-tu à Pierre Dréossi de ne pas avoir eu le tact et le management nécessaires pour te relever dans tes moments de doute ?

Sur le coup, OUI. Après réflexion et hors contexte, lui en vouloir non car ce n’était pas sa personnalité et sa nature. Son boulot à l’époque était le résultat et non le management et la post-formation.

 

Après avoir évolué à Brest, Boulogne et Beauvais, tu es rentré dans une période difficile, que tous les joueurs professionnels redoutent (chômage et même dépression)… Que retiens-tu de ce passage en tant qu’ancien joueur et Homme ?

En tant que joueur, je l’ai perçu comme un échec sur le coup. Le fait de ne plus être désiré par un club met un gros coup au moral. On se sent inutile sur le moment. En tant qu’homme, cela m’a permis de prendre du recul et de voir le monde du football différemment. Cela m‘a permis de me recentrer sur moi-même et de forger mon caractère pour ma seconde vie qui est l’après foot.

 

Après avoir connu ces problèmes, tu as tout de même tenté de te relancer non loin de Rennes, à l’AS Vitré. Comment s’est passée cette expérience et pourquoi s’est-elle arrêtée ?

Mon expérience à Vitré était très plaisante car je connais le coach Michel Sorin mais aussi d’anciens rennais comme Willy Barru et Benjamin Levacher. Le monde amateur ne possède pas les mêmes conditions d’entrainement et mon corps a eu du mal à se mettre en route. Bonne expérience car dès la première année, on remontre le club en CFA et nous faisons de belles prestations par la suite. C’est à mon sens un club idéal pour se relancer. Grâce à lui, j’ai même eu la possibilité de revenir à l’échelon supérieur.

 

Tu as marqué, lors de ton passage à Rennes, autant de but que l’international français Daniel Moreira (0 but), est-ce flatteur pour toi ?

(rires) Dani, il faut le laisser tranquille et respecter sa très belle carrière. J’ai eu l’occasion de rejouer avec lui sur Boulogne sur Mer et je vous cache pas qu’il a planté des buts importants.  

 

Dans les dernières minutes du mercato hivernal 2007, Monterrubio, qui a été l’une des plus belles pattes gauches du club, a été échangé contre … le grand Olivier Thomert. Quel a été ton ressenti et celui des joueurs dans le vestiaire ?

En tant que jeune joueur, cela m’a fait bizarre de voir un mec comme Olivier (Monterrubio) partir, surtout que c’est une personne qui a beaucoup compté pour moi lors de mon arrivée chez les pros. Olivier (Thomert) nous a beaucoup apporté dans un autre registre. C’est un super coéquipier avec qui j’ai pas mal d’affinités, même encore à ce jour.

 

As-tu une anecdote de vestiaire, en dehors de ce qui s’est passé à Hambourg, à nous faire part ? 

La période sur la saison 2007/2008 où on prenait pilule sur pilule (souvent 3 à 0), nous avions un groupe soudé, tellement soudé que malgré les mauvaises performances on pouvait avoir de gros fous rires avec Rod, Mario, Olivier T. On avait conscience qu’il fallait sortir de cette spirale mais cette entente nous a fait tenir. Cela a permis justement au groupe de surmonter cette mauvaise période et de se qualifier en Europa League. 

 

As-tu toujours des potes ou des personnes de confiance dans le foot professionnel ?

Oui bien évidemment. Mon meilleur ami Fabien Lemoine. Ensuite, je suis encore en relation avec de nombreux autres ex-coéquipiers.

 

Le fait d’avoir créé ton Agence d'accompagnement pour sportifs de haut niveau (Extra Sport Conseil), ce n’est pas anodin. Est-ce une manière pour toi d’être présent pour certains sportifs là où tu as ressenti un manque quand tu étais joueur ?

Effectivement, c’est la base du projet d’Extra Sport Conseil. J’ai décelé pas mal de défaillances dans l’environnement extra sportif des joueurs. L’argent, l’image et la reconversion ne doivent plus être des sujets accessoires. C’est pour cela que je m’efforce de former et d’encadrer l’Homme en plus du sportif, car sa vie ne tient pas qu’à une carrière de 10 ans. 

 

Pour les jeunes qui sont en centre de formation ou néo-pro, quels conseils leur donnerais-tu ?

Ils ont de la chance d’être aux portes du monde professionnel. Il faut tout donner pour être professionnel mais surtout, continuer de tout donner une fois que l’on est professionnel pour ne pas avoir de regret. Il ne faut pas oublier qu’une carrière est courte sur l’échelle d’une vie donc il faut gérer de la meilleure des façons le reste afin d’optimiser les côtés positifs d’une carrière. Il faut mesurer cette chance et tout mettre en œuvre pour que ça continue. 

  

Quel est ton rapport avec les réseaux sociaux et notamment Twitter ?

Cela va très vite, j’ai mis en place une veille afin de voir l’évolution de l’utilisation des jeunes sportifs et je vous cache pas que des fois, c’est complètement fou ! Me concernant, je suis en train de structurer toute l’image de mon projet et de moi-même. Affaire à suivre...

 

Suis-tu toujours les résultats du club qui t’a offert ton premier contrat pro ?

Bien évidemment, quelle question ! J’assiste à une quinzaine de matchs par an car j’aime ce club et ce qu’il est en train de devenir depuis peu. J’ai aussi des joueurs avec qui je travaille qui jouent pour ou contre Rennes et aussi car mon fils a été piqué par le virus du football lui aussi !

 

Qu’est-ce qui te plaît dans la défense rennaise actuelle ?

La défense centrale Gelin - Gnagnon est très complémentaire. Un mélange de rigueur, d’intelligence, de précision dans la relance, d’anticipation et d’impact. Tout ce qu’il faut pour une base d’équipe solide.

 

Quand tu jouais, quels étaient tes modèles ?

Vincent Kompany.

 

Comment vois-tu la suite de la saison et l’avenir des Rouge & Noir ? Entre nous, cette année, c’est la Borne ?

(rires) Je pense que depuis un an et demi, un renouveau is born dans le club. ;)  
Avec la montée en puissance des jeunes comme Jérémy, Joris, James, Adrien, etc, une dynamique positive dans l’avenir se fait car ils ont l’esprit club et institutionnel. Je suis persuadé que le Stade Rennais est born pour réussir un jour, TOUT LE MONDE DOIT Y CROIRE !!!

 

Auteur : @PitreCech pour la SocialRoomFC.