L’intro
C’est le week-end du 15 août, il fait super beau, et en bon masochiste rouge et noir qui se respecte, j’étais resté au frais pour admirer l’ouverture de la saison du SRFC alors que j’aurais pu aller dehors passer le niveau 23 à Pokémon Go.
Qu’on ne dise jamais qu’un supporter rennais ne sait pas faire de sacrifices.
Il n’y avait donc personne dans l’Allianz Riviera à part le Kop niçois et le RCK qui avait fait le déplacement. Faut dire que personne n’avait envie d’aller voir une équipe niçoise encore en construction avec de l’autre côté une équipe qui aligne un couloir Chantôme-Moreira.
"Ah merde bulbizarre n’est pas non plus de ce côté"
La composition :
"Fear the walking player"
La question à un million de galettes-saucisses : à quand remonte le dernier vrai 4-4-2 aligné au coup d’envoi par le Stade Rennais ? Je laisse nos lecteurs nous répondre sur les réseaux. Du coup ça piquait l’attention, et tant mieux, la principale interrogation se posait sur les ailes avec un Chantôme aussi rapide qu’un déambulateur (Gourcuff senior expliquera plus tard que Gourcuff junior n’était pas encore prêt, et ça se défend en effet) et un Saïd placé côté gauche et non devant pour épauler Sio. C'est donc Gourcuff junior qu'on retrouve placé derrière l'ivoirien afin de ne pas trop le crever sur 36 tâches défensives et d’utiliser au mieux les espaces.
Le match :
La rencontre débute sur un rythme plutôt rapide, les deux équipes essaient de faire tourner le ballon pour mettre en danger l’adversaire. Sauf que la pelouse est un peu dure et que le ballon file à une vitesse plus élevée que la normale. Ça n’arrange pas les joueurs, provoquant du déchet technique. C'est pas terrible, mais on a vu pire. Le rythme retombe donc logiquement au fil des minutes. Au point que Chantôme réussit à se claquer les ischios au bout de 20 minutes sur une accélération. Oui, vous avez bien lu « Chantôme » et « accélération » dans la même phrase. Du coup ça ne loupe pas : une micro faille spatio-temporelle s’ouvre et ses muscles pètent. Je me demande quand même si c’était pas une astuce pour aller aider Sylvain Armand à préparer le barbecue du week-end, la qualité des prochaines grillades nous donnera la réponse. Bref je m’égare, mais je commence à avoir faim vu qu'il est bientôt midi.
En tout cas le match est assez équilibré en première mi-temps, les deux équipes essaient de rentrer dans la surface sans trop de succès. Peu d’occasions très franches, donc. On observe des essais et des combinaisons intéressantes sur les ailes, les défenseurs centraux font le travail et dégagent régulièrement les ballons chauds. L'avantage reste pour les Rennais qui essaient de poser au maximum le pied sur le ballon et de construire les actions. Gourcuff se met en évidence sur une jolie frappe à la retombée d'un corner et un Said très remuant manque une balle de but de trois cheveux. Le manque d’automatismes et le déchet technique inhérent au début de saison empêche les bretons d’être plus réalistes. En face, c’est un peu le même discours. Plea et Dalbert mettent souvent en difficulté Steven Moreira mais leurs tentatives ne trouvent pour l’instant pas le cadre.
La mi-temps s’achève sur un score nul et vierge.
On prend les mêmes et on recommence pour la seconde mi-temps. Malgré un pressing plus important de la part des Aiglons, ils ne sont pas tellement plus dangereux qu’en première période. Le Stade Rennais commence même à trouver son rythme de croisière, et quand le Stade Rennais domine sans gagner, en général, ça pue. Il y a des signes qui ne trompent pas.
Alors on est peu surpris quand à la 60è, sur un coup-franc assez lointain, Moreira zappe le marquage de son défenseur comme s’il venait d’arriver sur une émission de Morandini. Il n’en fallait pas plus pour que Sarr aille mettre son ballon dans le petit filet aussi rapidement que le présentateur reluque des fesses de jeunes adolescents. 1-0 pour les Aiglons. Vu la physionomie du match, nombre de supporters rennais sont déjà résignés d'avance.
Mais même avec ce coup reçu sur la tête, nos bretons persévèrent. Gourcuff réussit même à marquer sur une position (trop) (bon en fait on sait pas trop, c'est flou ce règlement) avancée, la passe décisive est en fait l'oeuvre un niçois, mais dans le feu de l’action, le hors-jeu est sifflé et le but refusé. La poisse rennaise dans toute sa splendeur. L’équipe a le mérite de ne pas baisser les bras et de continuer à pousser jusque dans les arrêts de jeu, plusieurs coups de pieds arrêtés sont obtenus, mais toujours sans réalisme. Le score ne bougera plus, Steven Moreira non plus.
Les joueurs :
Le gardien : n’a rien eu à faire (et ne pouvait rien faire sur le but) et sera quand même payé, c'est beau le foot.
La défense : la charnière inédite Mendes-Bensebaini s’est montrée plutôt sereine et rassurante. Baal a fait le taff. Du pressing, des ballons grattés, mais pas non plus toujours en réussite. Moreira quant à lui n’a pas changé et a fait, comme la saison passée, du Moreira, c'est à dire a été souvent perméablissime. L’équipe concède encore une fois un but sur une de ses erreurs. La différence est que son erreur ressort encore plus, car a contrario des saisons précédentes, un début de collectif semble se dégager. Dans cette configuration, les erreurs individuelles sont plus visibles quand un joueur est vraiment en-dessous.
Le milieu : Saïd a répondu présent et sa prestation a été très encourageante, on sent que son passage en L2 lui a fait du bien et on a hâte de le voir prendre ses aises en L1. On ne s’attardera pas sur le cas Chantôme qui n’est même pas surprenant. Grosicki a du mal à se mettre dedans. S’il reste, il y a fort à parier que l’on ne verra un bon polonais qu’à partir de début septembre, après le mercato. Fernandes et André ont bien couvert l’entrejeu rennais .
L’attaque : On n'a logiquement pas autant vu Gourcuff que s’il avait été au milieu de terrain mais le fait d’avoir joué 90 minutes pleines lui donnera un bonus confiance non négligeable. Sio s’est beaucoup déplacé sur le front de l’attaque, il n’a forcément pas tout réussi mais il a été intéressant. On a vu quelques permutations utiles avec Saïd. À deux c’est forcément mieux vous me direz, et ils ne se sont pas marchés sur les pieds. Vive le 4-4-2 !
Les stats, on sait que vous kiffez ça
Vestibule :
Ok on a perdu. Mais on n'était pas à chier pour autant. Le plan de jeu était cohérent, l’équipe aussi. Avoir une attaque à deux pointes va peut-être nous faire voir un peu plus de football cette saison au stade et ça met beaucoup de baume au coeur malgré cette défaite. Côté transferts, le club voit arriver la jeune superstar Martin Odegaard de Football Manager du Real Madrid avec des clauses de contrats assez restrictives. S'il est milieu offensif, il sera sûrement utilisé par le staff breton sur les couloirs car Ntep et Grosicki ne sont toujours pas certains de finir la saison sous le maillot rouge et noir. On surveillera cela attentivement lors des prochaines semaines.
Bon, je retourne à mon niveau 23. En attendant, allez les Rouges !
Crédits photos (sauf montage) : Stade rennais FC