A en croire mes vestiges de népalais LV7, un des novices aurait bouffé tous les pots de Nutella du temple, et Matthieu Ricard – ferreroïnomane avancé – aurait pété un gros boulard. Depuis, il se baladerait à poil à travers la ville en hurlant à la mort. Bref, c’est la zone la plus totale, et pour faire face à cette crise sans précédent, les bonzes ont décidé de faire appel à un maître absolu du zen : un supporter rennais.
Tempus Fugit – Running Gag – Courant Continu
Previously on the « Stade Rennais Show »
We’re still on the edge,
We’re Red and Black tox,
Build up our cursed leeee-gend,
And never mind the bollocks !
Un jour viendra où je poserai une main tavelée sur la frêle épaule de mon petit-fils et je lui dirai : « Tu sais gamin, je n’ai pas connu la guerre, j’ai toujours mangé à ma faim et je n’ai pas craint pour ma vie. En revanche, j’ai supporté le Stade Rennais pendant 70 ans. Alors respecte-moi espèce de petit con ! »
Bourg-en-Bresse…
Encore une ligne à notre palmarès.
C’est dur, mais vous verrez qu’un jour on en rira. On n’aura plus de prostate, on portera des couches ou des pulls à sangles qui s’attachent dans le dos, notre cerveau sera bon à récurer la vaisselle, mais on en rira.
Mais sérieusement, qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ? On a dû être de beaux salopards tous autant qu’on est dans nos vies antérieures, je vous le dis. Si un jour un de mes enfants m’annonce qu’il supporte le Stade Rennais, je l’enferme dans sa chambre le temps qu’il faudra pour le convertir à la beauté du rink hockey.
Ce club se renouvelle sans cesse dans la torture de son public. On avait des observateurs de Manchester et de Liverpool en tribunes, bientôt on en aura d’Hollywood. Pour « Saw 8 », les réalisateurs vont juste te coller une caméra dans le Roazhon Park et repartir avec 90 minutes de rush pour le plus gore des films de l’histoire du septième art. Pas de doute, ils vont surpasser nos onze Saw 6.
L’imagination de ce club est sans limite. Vous vous lassiez de la série « pénos ratés » ? Vous commenciez à trouver fades et sans relief les matches du Stade Rennais ® (ne pas utiliser chez la femme enceinte, demandez conseil à votre pharmacien), ne paniquez pas, Philippe Montanier et sa bande sont fiers de vous présenter leur nouvelle invention : le départ « coussin-péteur » ; variante du départ canon, en moins tonitruant mais beaucoup plus risible. En gros, on se réveille après 20 minutes en espérant qu’il n’y ait que 0-2.
De quoi ? Hein ? C’est plus Philou qui commande ? C’est… Rolland Courbis ? Celui qui n’est pas venu pour remplacer notre coach ? Celui qui ne veut pas faire aux autres ce qu’il ne voudrait pas qu’on lui fasse ? La version « chaîne en or et torse velu » de Jésus Christ ? Ah… OK… Et y’a eu une conférence de presse ? De… 45 secondes ? Ah. OK… Super… Et ça va bien la p’tite santé sinon ? (http://tinyurl.com/gnqgopj)
Il faut être honnête, ça lui pendait au nez au Phiphi. Même si on avait gagné contre Troyes, les victoires étaient trop rares (« Allo, SOS euphémisme ? Oui bonjour, je vais vous en prendre quinze, ça sert toujours »). A vrai dire, on a tout eu dans ce match contre l’ESTAC :
– Deux pénaltys marqués. Deux ! Le chiffre entier « 2 » ! Celui qu’est supérieur à 0 et 1. Et dans le même match ! Alors, ils sont où les pisse-froid ?
– En conséquence de quoi, on a eu droit aux célébrations de but complètement barrées de Fallou-je-viens-d’enterrer-ma-maman-mon-papa-mon-hamster-et-ma-joie-de-vivre Diagne.
– Une douzaine de balles croquées par Giovanni Sio, chez qui on retrouve bien le côté éléphant de Côte d’Ivoire : le mec se trompe. Voilà. Il se trompe. C’est son truc à lui. Y’en a chez qui c’est manger de la fondue savoyarde en juillet, ou collectionner les motoculteurs, lui, c’est de se gourer systématiquement. Tu lui demandes « Pile ou Face ? », le mec te répond « Grille-pain ».
Alors, je suis un supporter rennais très patient (« Allo, SOS pléonasme ? Vous faites un prix de gros avec les euphémismes ? »), néanmoins je vous pose la question : pour retrouver notre efficacité face au but, par qui faudrait-il remplacer notre Giovanni Sio à nous qu’on a ?
– L’attaquant de la B du Cercle Paul-Bert Villejean
– Une truite fario
– Une escalope de dinde (le premier qui dit un poulet de Bresse part rejoindre Michel Troin dans son coin)
– Fallou Diagne
Breeeeeeeeeeeeeef.
Et puisque la vie – cette chienne – continue, avec à son bord un nouveau capitaine, voici quelques commentaires atrabilaires sur notre adversaire du soir ; celui dont le capitaine rêve de devenir routier (http://tinyurl.com/zmtjx6n) et qui va avoir un joli aperçu du métier avec la remorque que se trimballe Sylvain Armand :
-On joue donc le Gazélec, un club au statut assez éloigné du nôtre ; à l’origine club corpo des électriciens de la ville. Du coup, chez nous, « être appelé en EDF », ça veut dire partager son Biactol avec Olivier Giroud et repousser les barrières connues de la syntaxe en compagnie de Benzema. Chez eux, ça veut dire sécher l’entraînement pour aller réparer une ligne haute-tension. C’est pas exactement le même délire.
– Et vous remarquerez que le problème reste le même si on parle d’être appelé « en Bleu ». Chez nous, « en Bleu », ça évoque des « Ah Jean-Mimi, on peut mourir tranquille » ; chez eux, c’est fuite de gaz chez Mme Patulacci qui, elle, a pas du tout prévu de mourir. Parce que oui, le bleu, c’est aussi la couleur d’EDF. Mais ça, vous le saviez, hein ? Souvenez-vous, quand vous conduisiez à 130 km/h sur la départementale 796 et que vous avez pilé comme un gland devant une camionnette EDF garée sur le bas-côté à hauteur de Bazouges-la-Pérouse parce vous aviez cru que c’était la gendarmerie. Hein ? Bon. On est d’accord.
– Après, on ne va pas non plus tomber dans l’éloge facile du petit club semi-pro. Chez nous aussi il y a des mecs dont le foot est une activité à temps partiel. Regardez, Steven Moreira est assistant dans un cabinet dentaire (il sert de table basse dans la salle d’attente). Et Mehdi Zeffane, lui, bosse à la DDE. Pas pour bétonner quoi que ce soit, hein (ça se saurait), mais comme cône de signalisation.
– Donc, on va affronter des mecs dont les ancêtres sont Maures. J’espère peur eux qu’ils ont plus d’imagination en animation offensive qu’en généalogie.
– Pour info, en Corse, « Ajaccio » se dit « Aiacciu ». Et c’est pareil pour tous les autres mots de leur langue : on remplace le « o » final par un « u ». Je dis ça pour éviter que vous ne pétiez un plomb quand un mec du parcage visiteur vous pointera du doigt en parlant de « cocus de Paimpol ».
– Ahhhh la Corse… Moi, cette île m’évoque le petit nerveux au bicorne. Je parle de Napoléon et de son chapeau, pas de Sarko qu’on aurait rendu cocu (ou « coco » si vous parlez corse. Mais bon, Sarko communiste, on a de la marge) JE DENONCE ! NON, JE NE ME TAIRAI PAS !
– D’ailleurs, faudra se méfier, le Corse voyage bien. Il s’exile même très très bien. Surtout quand ce sont les Anglais qui s’en chargent :
« Eh les mecs, maintenant quand on a enfin réussi à le choper le Napo, on l’exile où ? Perso, j’avais pensé à l’île d’Elbe. C’est à cinq bonnes grosses minutes de pédalo de sa Corse natale où demeurent tous ses amis et ses plus fidèles appuis politiques ; ce serait pas mal ça nan ?
– Hey, mais c’est une super idée John ! »
Bon après, on a beau être Grand Breton, on fait pas deux fois la même connerie. En 1815 Napoléon se fait à nouveau serrer, et cette fois, il est prié d’aller se faire voir chez les Grecs : à Saint Hellène.
– Comme quoi, être « Grand Breton » c’est vraiment naze. Breton du pays Gallo, c’est quand même vachement mieux.
Vive la vie.
Vive les matches faciles.
Vive les Scoubidou en sortie de boîte.
Love.
K.