Salut, salut, salut, salut !
Demain, nos petits protégés se rendent en pays occitan pour mettre la fessée au Téfécé. Enfin, pour essayer.
Moi j'aime bien, Toulouse. Toulouse, c'est le Soleil qui te caresse de sa langue de feu jusqu'à la rosée du matin, quand tu te réveilles à côté de la place St-Pierre, en bord de Garonne, après avoir enquillé les pastaga chez Tonton et trémoussé ton body au Saint des Seins. Toulouse, c'est l'accent chantant de la boulangère le matin, qui répond à ton “un pain au chocolat s'il vous plaît” une envolée lyrique à base de “boudu cong, c'est une chocolatine, sinong moi je te mets du chocolat dans une baguette si c'est ce que tu veux, oh”. Toulouse, c'est aussi bieng-sûr la passiong de l'ovalie ! Et qui dit “ovalie” dit “pubs”. Et qui dit “pubs” dit “bretons pas perdus”.
Saint-Michel – Marcel-Langer ! Sant Miquèl Marcel Langer !
Ah ! Je vous parlerai de la rue Bayard une autre fois, notre métro arrive au Stadium. Au Petit Wembley, pour les intimes. Comme on est un peu en avance sur nos Rennais, on va en profiter pour parler d'eux dans leur dos.
Parce que ça va mal. On va pas se le cacher. L'ami Rolland nous avait supplié de lui laisser cinq rencontres avant de commencer à le juger. Chouette ! Ça fait six ! Alors sans revenir sur la parodie de un-deux-trois soleil de dimanche, puisque Marco Grossi l'a très bien fait avant moi, on est en droit d'être inquiets.
Il n'y a rien. Strictement rien. La France entière loue notre extraordinaire-potentiel-offensif mais commence également à remarquer que, bien que les mecs soient, individuellement, promis à un avenir radieux s'ils ne déconnent pas, collectivement, ça pèche. Mais grave. Et c'est pas nécessairement de leur faute. En effet, prenons le simple exemple de la pointe. Avant, on savait, c'était Sio. Le mec peinait à marquer, mais ne ménageait pas non plus ses efforts, sauf rares exceptions (coucou le match contre Bourg-en-Bresse). À Troyes, par exemple, dernier match de Ligain de la Précourbistoire, le mec donne tout, et doit son manque de réussite au seul Bernardoni qui sort le grand jeu. Bref. Avant, c'était Sio, et on sentait qu'il manquait pas grand chose pour qu'il plante. Depuis, six rencontres donc, et six pointes différentes. Oui. Six. 100%. Dembélé, Quintero (WTF ?), Boga, Ntep, Sio et dernièrement Pedro Henrique Konzen Medina da Silva. Va trouver des automatismes avec ça. La sanction est immédiate, un but tous les deux matches, dont deux tiers par des adversaires, et le dernier sur péno.
Fort heureusement, là, y'a plus 36 solutions pour la pointe. Y'en a plus qu'une en fait, c'est Kamil. Donc soit le coach rennais se fout de notre gueule jusqu'au bout, et il tente ça. Soit il repart sur quelque chose de sensé et remet notre seul numéro neuf au poste de numéro neuf. Avec Dembélé à droite, et Pégé à gauche. Pour une raison toute con. Les seules fois où on a joué comme ça, c'est les fois où on a fait les trucs les moins dégueus. Contre Angers, où certes on a commencé à être inspirés offensivement quand on a décidé de l'être (mais ça montre que si on voulait, on pouvait), et à Lille en fin de match.
Derrière eux, moi j'ai juste une réclamation. Roro, évite le combo magique Gelson-Sylla. S'il te plaît. Ça fonctionnait à merveille dans le 3-5-2 de début de saison, mais maintenant, dans ce nouvel-ancien dispositif, c'est tout pourri. Pour le reste, fais-toi plaiz. Un p'tit Gelson-André-Gourcuff et moi ça me plaît hein, pas besoin de sortir l'argenterie.
Et enfin, derrière, bah… essaie de sécuriser les ailes. Juste ça. Oui, dans ma tête ça veut dire “mets Baal et Danzé”, mais je veux pas te forcer. Par contre, si tu fais pas ça, et qu'on prend encore un pion qui vient d'un côté, on t'ratera pas, Robert.
M'enfin.
On va tenter de se rassurer en regardant un peu notre adversaire du soir. Et il fait bien pitié notre adversaire du soir. On dirait un cheval qui a raté une haie. On l'abattrait sur un champ de course. Ah, le Téfécé. Que 2007 est loin. Notre rancoeur passée a laissé place à une immense peine pour nos anciennes gloires, Arribagé, Didot, Kana et Doumbia.
En dépit de notre forme immonde contre le club de la Ville Rose (4 défaites sur les 5 derniers matches), perdre au Petit Wembley serait une grosse désillusion. Les mecs n'y sont plus, mais plus du tout. Sept défaites en huit matches (dont trois contre Paris, ok, mais quand même), une ambiance délétère au sein du vestiaire (nos artistes Tongo et Jean-Armel viennent d'être temporairement dégagés du groupe), des rencontres charnières foirées contre Guingamp et Montpellier, des supporters qui commencent à ironiser en tribune… bref. Ça pue. Ça pue la Ligue 2.
C'est con, parce qu'ils s'étaient refait une petite santé en décembre/janvier, période à laquelle ils étaient venus nous taper en Coupe de la Ligue. Mais les trois affrontements contre Paname semblent avoir sapé le moral des troupes, et entamé une spirale du démon. Les récents médiocres résultats ont déclenché une prise de conscience, cela dit. Arribagé parle d'”opération survie”. Alexis Blin de “trois points vitaux”. Nul doute que cette confrontation est vue sur les bords de la Garonne comme celle de la dernière chance. Que les Pitchouns auront tout intérêt à l'entamer avec une putain de détermination.
Et il va falloir faire gaffe, parce qu'ils ont néanmoins des arguments offensifs. Wissam Ben Yedder et Martin Braithwaite totalisent effectivement à eux deux quinze buts cette saison. Et si le premier est en panne sèche depuis quatre matches, le second s'est encore illustré le week-end dernier contre le Gaz.
Le trou béant reconnu du Téfécé, le poste de gardien de but, semble de son côté avoir été comblé avec le jeune Alban Lafont, qui a littéralement écoeuré les attaquants canaris en début de mois. Il va falloir se montrer inventif pour tromper sa vigilance, et c'est pas vraiment notre truc, l'inventivité, en ce moment.
Enfin, comme je le disais plus tôt, les deux flèches que sont Kana-Biyik et Doumbia sont écartées. Je sais pas si c'est vraiment une bonne nouvelle pour nous.
Donc voilà. Toulouse, actuellement, ils font pas les malins. Mais ils savent que s'ils ne donnent pas tout samedi, c'est probablement fini. Alors que nous, bah on n'est pas très concernés en ce moment. Alors soit les Violets flippent sous l'enjeu au coup d'envoi, on prend le match à notre compte, on met un but de merde, on gère, et on se casse comme des ingrats. Soit ils y vont comme des morts de faim et on se les mange en pleine face. Soit c'est comme d'hab et on s'emmerde.
Bon match à vous les copains !