Le derby qui m'a marqué, épisode 1 : Fabrice (ROUGE Mémoire)

Le derby qui m'a marqué, épisode 1 : Fabrice (ROUGE Mémoire)

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Vendredi, c'est derby ! Nous avons décidé à cette occasion de demander à des supporters des deux camps de nous raconter le match entre Nantes et Rennes qui les a le plus marqués. Pour inaugurer cette mini-série à caractère nostalgique, qui de mieux que l'archiveur en chef du Stade Rennais, Fabrice (fondateur de ROUGE Mémoire) ?

Tout d’abord merci à la Social Room d’offrir ainsi la parole aux passionnés du club à l’approche DU match. La demande du jour est de conter un derby Nantes – Stade Rennais de mon choix. J’ai choisi celui du dimanche 23 février 2014 et je vous raconte pourquoi…

 

 

Quelle meilleure idée peut envisager une femme pour son homme que de lui offrir une place pour LE derby ? Oui, 14 février 2014, je découvre au cours d’une belle soirée de Saint-Valentin que mon cadeau n’est autre que de partager avec madame le court trajet 100 kilomètres au sud quelques jours plus tard. Les stades et le ballon rond ne sont pas sa tasse de thé, et pourtant elle l’a fait, c’est une première victoire ! Elle n’oubliera pas. Et moi non plus…

 

Dimanche 23 février 2014 peu après 14h00, dans la voiture direction Nantes. Arrivés à La Beaujoire, rendez-vous tout en haut de la tribune Jules Verne ! Je ne pouvais pas non plus lui demander de trouver un emplacement idéal car c’est un cadeau. Avant-match, cela ne va pas fort pour le Stade Rennais de Philippe Montanier. Avant le derby, les Rouge et Noir sont 15èmes avec seulement 28 points pris en 25 matchs joués.

Malgré tout, triple objectif pour joueurs et supporters rennais :

  • Un derby, ça se gagne !

  • Venger, la lourde défaite du match aller au bien nommé Stade de la Route de Lorient (1-3)

  • Passer devant l’adversaire du jour qui patauge seulement 3 points devant au classement

Grosse ambiance à l’échauffement. Nantes avait retrouvé l’élite cette saison-là, c’est l’animation des grands jours en Tribune Loire. D’ailleurs, la Brigade Loire fête ses 15 ans à cette occasion et c’est jour de fête avec tout ce qui va avec. Il faut se mettre à leur place, après 4 ans de Ligue 2 et, 9 ans sans battre les Rennais à la maison, 7 ans sans avoir pris la fessée venue de 100 kilomètres au nord et toute la confiance accumulée par la victoire inattendue à l’aller… Forcément, ils abordent l’événement avec envie. Un cérémonial qui fait de ce match, LE match de l’année côté canaris (pourtant après match et connaissance du résultat, les avis changeront et ce sera plutôt les matchs contre Bordeaux qui sont vraiment importants côté FCN…)

 

 

Coup d’envoi à 17h00 et début de match timide dans les deux camps… Jusqu’à la 16ème minute de jeu. Long ballon approximatif de Cheikh M’Bengue en direction de Paul-Georges Ntep qui fait de l’excellent boulot côté gauche jusqu’à une frappe imparable en angle fermé. La course victorieuse du numéro 24 rennais accompagné d’un doigt sur la bouche et d’un câlin au parcage rend ce début de match des plus alléchants. Pourtant, du haut de Jules Verne. On se regarde en coin et on vit une célébration intérieure. Pas vraiment en danger, on ne souffre guère sur la pelouse jusqu’à la pause. À la reprise, l’improbable frappe flottante et lobée d’Anders Konradsen (63’) face au kop nantais permet au Stade Rennais de faire un break définitif et fait taire pour de bon les festivités locales.

 

 

Désormais, le parcage visiteur rouge vif est maître des lieux comme souvent depuis 2006. Pourtant, en tribune Jules Verne ça reste soft… enfin, quand Abdoulaye Doucouré se démène dans l’entrejeu pour servir un autre nouveau venu Ola Toivonen (90’) pour le 0-3, c’est l’explosion de joie. Pendant que l’attaquant suédois célèbre son but en glissade devant la Brigade Loire, je ne suis pas le seul du haut de la tribune Jules Verne à lâcher enfin les chevaux. On croise des regards tout aussi satisfaits que le nôtre et une certaine libération ambiante de s’être retenus tout le match. Non, je n’étais pas seul à dissimuler mes couleurs tout au long de cette démonstration… Nous, Rennais, venions d'assister là à la plus large victoire du SRFC sur la pelouse de Nantes en première division.

 

Au moment de quitter La Beaujoire au son des « de toute façon, le vrai derby c’est Bordeaux » ou encore « on s’en fout, ils n’ont pas de palmarès », c’est la joie intérieure qui l’emporte (attention de ne pas se faire subtiliser son écharpe rennaise d’adulte ou d’enfant pour se la faire brûler sous les yeux). Finalement, avec ou sans palmarès, FCGB ou pas, c’est ceux qui avaient le cœur Rouge et Noir qui ont passé un bon dimanche et une bonne semaine suivante.

 

Avant ce nouvel épisode du vendredi 19h30, je souhaite à tous les amoureux des Rouge et Noir de vivre pareils moments footballistiques en amoureux ou pas.

 

 


La fiche ROUGE Mémoire du match : http://rougememoire.com/history/match/190

 

Merci à Fabrice d'avoir pris le temps de nous raconter son derby !