Le derby qui m'a marqué, épisode 2 : Ker Zadarian

Le derby qui m'a marqué, épisode 2 : Ker Zadarian

Partager
Pour ce deuxième épisode, nous avons donné la parole au Nantais Ker Zadarian qui nous raconte son derby préféré. Il a dû remonter à une époque où nous ne connaissions pas le goût de la victoire à la Beaujoire. C'est sans surprise que son choix ne s'est pas porté sur un succès des Rouge et Noir.

Le 15 janvier 2005, Rennes qui pointe à la 12ème place se déplace à la Beaujoire chez son voisin nantais, 16ème. Serge Le Dizet, fraîchement promu entraîneur de l’équipe première pour remplacer Loïc Amisse, va vivre son premier match comme coach de Nantes à la Beaujoire.

 

Nous sommes au cœur de l'hiver 2005. Rennes se présente à la Beaujoire en conquérant. Depuis quelques années, Pinault a de grandes ambitions européennes et veut profiter du manque de forme des Nantais, qui restent sur une série de dix matchs sans victoire.

 

Photo : fcna.fr

 

Après quelques verres, nous prenons place en tribune Erdre avec mon cousin rennais et quelques amis. Nous ne sommes pas très confiants mais les bières bues et la saucisse au muscadet avalée nous permettent de tenir tête aux deux grandes bouches rennaises qui nous accompagnent. Ils sont persuadés que Frei va fourrer sa galette-saucisse au fond du bec des canaris, et le font bien savoir. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, il y avait eu à l'époque un gros appel rennais pour remplir le parcage et prendre un maximum de places dans la tribune Erdre qui le jouxte. Je me souviens d'une banderole "la banlieue s'invite à la Beaujoire", ou quelque chose de ce genre.


 

Photo : fcna.fr

 

Pour ce match, Le Dizet offre au jeune Claudiu Keserü sa première titularisation. Le Roumain n’aura besoin que de 30 minutes pour marquer le premier but de la partie. À la 68e, Isaksson fait faute sur Gilles Yapi-Yapo. Penalty, transformé par Nicolas Savinaud. Score final 2-0 pour les canaris, le Stade Rennais devra attendre pour connaître sa première victoire à la Beaujoire.

 

 

Ce qui me marqua ce jour là, c'est le lob de Keserü sur le grand Isaksson, et la chape de plomb qui tomba sur les banlieusards rouge et noir. Un péno de Savinaud il me semble pour conclure. L'un des rares matchs aboutis de cette saison où on aura lutté jusqu'au bout pour se sauver, et donc un bon souvenir.

 

Photo : fcna.fr

 

Inutile de préciser que nos Rennais ne s'attardèrent pas aux buvettes. Face au déferlement de chambre nantaise, ces derniers semblèrent étrangement bien pressés de retrouver leur literie.

 

Ce n'était pas le plus impressionnant des Nantes-Rennes, mais le contexte était électrique, le stade rempli par plus de 30 000 spectateurs. Rennes pouvait nous enfoncer et je pense que, pour la première fois en 42 ans, on serait descendu si vous aviez gagné. C'est donc logiquement celui qui m'a le plus marqué. Ça, et l'arrogance rennaise climatisée en à peine 30 minutes.
 

Nantes terminera 17ème à 1 point de Caen 18ème. Pendant que le Stade Rennais accrochera la 4ème place synonyme de Coupe d’Europe.

 

Bonus track : l'interview de Laszlo Bölöni avant le match :

 

 

Merci à Ker Zadarian d'avoir évoqué ce match avec nous, même si "de toute facon les gros souvenirs c'est Bordeaux".