Le Stade Rennais (se) sort les tripes

Le Stade Rennais (se) sort les tripes

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Le Stade rennais reçoit son voisin normand pour la 4e journée de L1. L’occasion de confirmer les belles choses vues sur les premiers matches ou de commencer à s’inquiéter.

Salut les enfants,

Tel un étudiant attardé, je fais ma rentrée mi-septembre, un mois après tout le monde, tranquille. Pour la première fois de ma vie, je peux le dire sans mentir : j’étais trop occupé par mon travail pour écrire sur mon cher Stade rennais. Je n’ai même pas pu voir tous les matches (pour d’autres raison mais ça c’est autre chose…) C’est pas fou ça ?

Bref, je suis de retour, tel le Paul-Georges Ntep des Internets, prêt à faire tourner en bourrique les défenses adverses et à faire trembler les filets littéraires, rien que ça ! Et pour ce fat come back, ce sont les Caennais qui se présentent la fleur au fusil au Roazhon Park. Ceux qui nous ont piqué notre Juju d’amour et veulent copier notre Captain Danzé avec leur vulgaire Nicolas Seube présentent un bilan légèrement meilleur que le nôtre : deux victoires et une défaite en trois journées. C’est pas pour autant qu’on va commencer à claquer du fessier devant des bouffeurs de tripes, non mais.

 

Pour affronter l’équipe à l’écusson sorti d’un MMORPG, Papa Gourcuff met en place une composition encore nouvelle, avec le retour de Mexer dans l’axe, Bensebaini décalé à droite et Baal devant lui. Je n’arrive plus à retrouver le tweet parlant de ça, mais apparemment avant Caen on avait aligné 51 compositions différentes d’affilée. [Insère ici ta blague sur un titre enfin gagné par le club].

 

 

Le matc’h :

Je vous passe les habituelles premières minutes de galère à trouver un streaming digne de ce nom (si je ne m’y mettais pas 3mn avant le coup d’envoi aussi, bref). Dès l’entame, les Rouge et Noir prennent le contrôle du ballon grâce à un jeu de passes courtes efficace. Le rythme général est assez élevé, pour tout dire le premier quart d’heure est agréable à regarder. Il est d’ailleurs clos par la première grosse occasion bretonne, à la 17’ : sur une belle ouverture depuis la droite, Gourcuff trouve Sio en profondeur dans l’axe. Le bon appel de l’attaquant lui permet d’être seul face à Vercoutre, malheureusement celui-ci détourne bien la reprise glissée du Rennais. L’équipe joue bien, utilise les ailes mais aussi l’axe, grâce à la bonne distribution du jeu de Gourcuff.

Dès la 22’, on sait que Gelson Fernandes n’est pas dans un grand jour. Le Suisse écope du premier carton jaune de la partie pour un tacle par derrière sur Rodelin près du rond central. Inutile et dangereux. Trois minutes plus tard, Saïd adresse un bon centre qui passe devant la cage normande, personne ne peut le reprendre. 0 la demi-heure de jeu, nouvelle grosse occasion pour les Rouge et Noir, avec un beau travail de Baal et Bensebaini sur l’aile gauche. Ce dernier centre à ras de terre, mais Sio n’y a pas cru et est trop court pour la pousser au fond.

La première période se termine sur un bon décalage de Gourcuff pour Sio dont la frappe plein axe est contrée. Il y avait sans doute mieux à faire avec Saïd qui arrivait lancé.

 

Mi-temps. Les Rennais ont dominé les quarante-cinq premières minutes et ont mis en place un jeu de possession qui a débouché sur plusieurs occasions franches et bien construites. Les Caennais ont très peu inquiété la défense bretonne. Il faut maintenant concrétiser pour ne pas se faire peur.

 

Et c’est chose faite dès le retour des vestiaires (48’) : sur une belle séquence initiée depuis la gauche par Bensebaini (encore lui), Danzé est trouvé sur son côté. Le latéral remise dans l’axe pour Saïd dont la reprise trompe Vercoutre au ras du poteau ! Rennes 1 – 0 Caen.

Évidemment, c’est le moment que choisissent les Normands pour se réveiller. Jusqu’à l’heure de jeu, les joueurs de Patrice Garande vont faire briller Costil, auteur de plusieurs parades aussi spectaculaires que décisives. Notamment à la 53’, où il détourne en corner, sur lequel Gelson sauve sur sa ligne, puis sur une tête de Santini qu’il claque sous la barre. Chaud les marrons…

 

Les culs rennais depuis 10 minutes (source : cogoobi.com)

 

 

À la 63’, Saïd, auteur d’un match moyen malgré son but, est remplacé par Pedro Henrique. À la séquence caennaise succède une belle phase rennaise autour de la 70’, mais qui ne débouche sur aucune grosse occasion.

 

À dix minutes de la fin, événement : après sept mois d’absence, le chouchou du Roazhon Park, le briseur de reins, le chef du clapping fait son entrée à la place de Sio : FAITES DE LA PLACE POUR MONSIEUR PAUL-GEORGES NTEP MESSIEURS DAMES.

Et sur sa première accélération, PG met tout le monde d’accord et les défenseurs sur le cul. Pas de doute, il est de retour pour vous jouer un mauvais tour.

 

Supporter rennais vs. Supporter caennais lors de l’entrée de PG (source : drosophile.net)

 

88’, sortie de Gourcuff pour l’un des revenants de la saison, Prcic. Les arrêts de jeu voient les slips rennais virer au marron foncé avec une tête de Da Silva détournée par Costil. Mais dans la continuité, ces mêmes slips deviennent tout blanc devant : Prcic trouve Ntep à gauche, qui s’échappe, fixe ses défenseurs avant de retrouver le Bosnien dans l’axe. Celui-ci conclut en force. Un café et l’addition svp, Rennes 2 – 0 Caen.

 

Les Rouge et Noir :

 

Le gardien : j’ai l’impression de me répéter, sauf que là je ne m’en lasse pas : encore un match de grande classe de la part de Costil, qui a préservé le score à de nombreuses reprises. Le Mur.

 

La défense : la très bonne surprise Bensebaini semble se confirmer. Décalé sur le côté droit, l’Algérien a donné entière satisfaction, en défendant bien et en se permettant même d’apporter le danger devant. On a suffisamment critiqué Courbis pour reconnaître que sur ce coup-là, il a été de (très) bon conseil. On est content de revoir notre cher Edson Mexer et son association avec Mendes. Malgré tout, les Rouge et Noir ont concédé beaucoup d’occasions… Enfin, c’est la deuxième passe décisive de Danzé en quatre matches. Steven qui ?

 

Lorient ? Dommage ! (source : sofoot.com)

 

Le milieu : Encore un match (très) moyen de la part de Gelson Fernandes, dont ça devient une fâcheuse habitude… Côté Benji André, comme d’habitude ça a été un régal : présent à la récupération, propre, technique. De l’amour. Gourcuff confirme son très bon début de saison, en se posant en meneur de jeu, ce qu’on attendait de lui. Il donne le rythme, distribue, organise, et ne se blesse pas. Continue comme ça, gamin. Même s’il n’est pas aussi indiscutable qu’il pourrait l’être dans les esprits rennais, Baal a montré qu’il méritait largement sa place, en amorçant quelques belles occasions sans se départir des tâches défensives chères à Papa Gourcuff. Pour finir, malgré son but, Saïd a été assez quelconque, n’arrivant à pas être disponible ni à créer de décalage sur son aile.

 

L’attaque : là aussi, j’ai l’impression de me répéter, mais sans savoir si c’est bien ou pas. Loin d’être inactif, Sio galère toujours à se créer de vraies situations de but et fait parfois les mauvais choix. Mais je n’arrive pas à ne pas l’apprécier, ce qui ne m’empêche pas de penser qu’une saison avec lui devant, ça sera long.

 

Les remplaçants : Henrique a apporté de la vitesse mais n’a pas été tranchant, tandis que Prcic a mis à profit ses cinq minutes de jeu pour coller un pion, pas mal. Enfin, la véritable lumière de l’après-midi aura été l’entrée très convaincante de Ntep, qui semble avoir retrouvé l’envie et les jambes qui vont avec. Hâte de le voir à 100 % de ses moyens.

 

Vestibule :

 

Avant de se rendre à Monaco, les Rouge et Noir ont eu la bonne idée de vaincre leurs cousins normands sans encaisser de but, et surtout en se montrant convaincants dans le jeu. Peut-être est-ce trop tôt pour parler de la touche Gourcuff, toujours est-il que voir le Stade Rennais poser le jeu, redoubler de passes courtes dans la moitié de terrain adverse et se créer des occasions sur des attaques bien préparées, sans oublier de mettre l’intensité qui va avec, ben ça fait franchement du bien. Il y aura évidemment des matches moins sympa que celui-là, mais si l’on jette un coup d’œil dans le rétro, on n’en voit pas beaucoup des aussi sympa non plus.

Pour être honnête, cela faisait des années que je m’étais aussi peu intéressé à l’intersaison du Stade Rennais. Sans doute une conjonction de phénomènes (les plages croates et espagnoles par exemple), mais sans doute aussi la purge vécue l’année dernière, sur et en dehors du terrain. Je m’étais dit que pour une fois, si je n’espérais rien, je ne serais pas déçu. Le fait est que des matches comme celui de dimanche font renaître en moi la flamme de l’espoir. Pour l’instant on est plus sur le briquet Bic que sur le feu de la Saint-Jean, mais ça fait plaisir d’y revenir par le jeu et pas par les effets d’annonce. Savourons.

 

(Source : ouest Médias)

 

Poignée de main amicale,

 

Marco Grossi (@_MarcoGrossi)

 

PS : Tous mes voeux de bonheur aux copains de la Social Room, @il_y_a_maing et @BallonSurLaN12 <3

 

(source cover : Ouest Médias)