Le Stade renverse l'OM et se rassure

Le Stade renverse l'OM et se rassure

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Troisième match à domicile de la saison pour le Stade, et troisième victoire (une première depuis vingt ans), au scénario assez rock'n'roll qui plus est.

Hello !

Hier, le Stade Rennais recevait l'OM avec l'obligation de gagner pour, d'une, préserver son début de saison parfait au Roazhon Park, de deux, enrayer la série de huit années sans victoire à dom' en L1 contre Marseille, et de trois, se rassurer, tout simplement, après la volée reçue à Louis II trois jours plus tôt.

 

AR KOMPO

 

 

Contrairement à ce qu'on pensait hier, Bensebaini est bien présent et replacé dans l'axe, et c'est donc Pedro Mendes qui est laissé au repos. Le reste est conforme à ce qu'on pouvait imaginer, avec donc notamment Paul-Georges Ntep qui retrouve son couloir gauche. L'objectif est annoncé, les Rennais essaieront de profiter, à l'aide de leur vitesse, des espaces laissés par les latéraux marseillais qui ont l'habitude de beaucoup monter.

Devant, Gourcuff fait son grand retour derrière Giovanni Sio.

 

AR MATC'H

 

Et Rennes entame cette rencontre tambour battant, en imprimant un gros rythme et ne laissant pas les Marseillais approcher du ballon. Premier fait de jeu, qui conditionnera en partie la performance de Ntep, Baal se fend d'une béquille sur Sakai, poussant le latéral à être remplacé prématurément par Anguissa.

 

Au bout d'un quart d'heure de domination rouge, les bleus ciel s'introduisent enfin dans le camp rennais. Thauvin se retrouve idéalement placé, à 20m du but, mais Mexer anticipe son mouvement et le maîtrise proprement. Danger écarté.

 

Les 5-10 minutes suivantes seront encore globalement sous pavillon rennais, jusqu'à ce que Hubocan ne décide, pour fêter son anniversaire, de distribuer lui-même des cadeaux en séchant Gourcuff à l'entrée de la surface. La victime de cette agression se fait justice elle-même, et envoie une espèce de machin au-dessus. Dommage de ne pas profiter de cette domination qui touche à sa fin, Marseille reprenant le fil du match à ce moment là. Gelson prend son habituel carton jaune de milieu de première période pour une faute évitable, juste avant que Thauvin ne se fasse emporter par un tacle devant les seize mètres rennais. Coup-franc, réplique exacte de celui que Rennes vient d'obtenir. Et comme Gourcuff, Florian Thauvin décide de s'y coller lui-même. Et comme Gourcuff, sa frappe part dans le kop. S'en suivent 13 minutes complètement marseillaises, où les offensives, par Njie et le très en vue Thauvin, vont fuser par les côtés, sans que Costil ne soit inquiété. Quart d'heure compliqué pour Danzé et Baal.

 

Et c'est logiquement au moment où on s'y attend le moins que la magie opère. Hubocan continue son défilé de maladresse et adresse une tête absolument pas appuyée à son gardien. Sio flaire le bon coup et, d'un magnifique lob de 20m, ouvre la marque. SRFC 1-0 OM (42').

 

Subissant une déconcentration post-but, André fauche Thauvin dans la surface. La faute est indiscutable, pénalty pour l'OM. Gomis prend Costil à contrepied. Panthérade dans les filets et joie de courte durée. SRFC 1-1 OM (44').

 

Mi-temps. Rennes a surdominé les 20 premières minutes avant de laisser Marseille en faire maladroitement de même pendant la même durée. Aucune équipe n'est cela dit parvenue à en profiter pleinement en se créant de réelles occasions. Il faut donc attendre la 42è pour voir la situation se débloquer, pour se rebloquer aussitôt. Rennes va devoir faire mieux s'il veut se rassurer. J'entends par là recommencer au même rythme qu'en début de première, et transformer cette domination en occasions franches.

 

Et c'est exactement ce que les Rouges vont tenter de faire. Un retour aux affaires 100% rennais, avec un Ntep hyperactif. C'est d'ailleurs lui qui sert Sio, dès la 47', mais la frappe de l'Ivoirien trouve le poteau de Pelé ! La balle revient sur Gourcuff qui décale parfaitement Pedro Henrique… mais le Brésilien exécute une frappe ridicule à côté. Rageant.

 

On pense que les Rennais sont dans le droit chemin, mais c'est précisément le moment que choisit le remuant Njie pour bénéficier d'un contre favorable sur Mexer pour servir d'une délicieuse passe Bafétimbi Gomis, qui ne laisse aucune chance à Costil et s'offre un doublé. SRFC 1-2 OM (50').

 

Rennes a du mal à encaisser le coup pendant les dix minutes qui suivent, mais à la 60', Pedro Henrique s'emploie pour sortir le premier geste de classe de sa partie (saison ?), en l'occurrence un superbe grand pont sur Bedimo, suivi d'un très beau centre que les Marseillais sortent en corner en catastrophe.

 

C'est alors que vont intervenir ce qu'on pourrait désigner comme les tournants du match. 61', Thauvin, très remuant pendant son heure de jeu, est remplacé par Sarr. Dans le même temps, Kamil Grosicki fait son grand retour à la place de Henrique. Et trois minutes plus tard, sur un débordement de Ntep, Machach, qui avait été averti sept minutes plus tôt, ne trouve pas mieux à faire qu'une énorme obstruction sur le virevoltant ailier. Bim. Rouge. Résumons. Kamil in, Thauvin out, Marseille à dix. En trois minutes.

 

Et ça ne manque pas. Deux minutes plus tard, le Polonais se met déjà en évidence sur le côté gauche et laisse son vis-à-vis sur place par un petit pont, pour s'infiltrer dans la surface au niveau de la ligne de but. Il préfère malheureusement tenter une frappe molle dans un angle improbable que de transmettre à un Sio démarqué.

 

73', sortie de celui qu'on attendait de pied ferme dans son couloir et qui aura finalement déçu, Paul-Georges Ntep. Remplacé par Adrien Hunou. Njie sort également pour Lopez, mais ça, bon.

 

L'entrée de Grosicki fait clairement du bien à Rennes qui va de nouveau imprimer un gros rythme, mais cette fois en portant un réel danger. À la 79', l'ex-futur Burnleysien s'échappe sur la gauche et adresse un caviar au ras du sol à Hunou, dont la prune fracasse une nouvelle fois le poteau. S'en suit un corner repoussé puis repris des 20m par une énorme minasse de Gourcuff, boxée par Pelé ! Puis une contre-attaque qui se termine par une frappe de Sarr, magnifiquement captée par Costil ! Le match s'emballe enfin, et c'est le moment que choisit Gourcuff pour remplacer Gelson par Kermit.

 

83', Baal s'infiltre côté gauche de la surface et se fait punir par… devinez. Oui, Hubocan. Le tchèque ne maîtrise absolument pas son tacle glissé et fait faute. Pénalty. Grosicki montre qu'il en a et se saisit de la gonfle, qu'il envoie à gauche au ras du sol. Pelé plonge du bon côté mais la frappe est imparable. SRFC 2-2 OM (84').

 

Trois minutes plus tard, Erasmus trouve Grosicki d'une superbe transversale lobée. Le Polonais adresse un centre magistral sur la tête d'Adrien Hunou, complètement esseulé. Le cuir va se loger dans la lucarne de Pelé. Fantastique. SRFC 3-2 OM (87').

 

Les Phocéens vont, dans le peu de temps qu'il leur reste, encore plus bafouiller leur football. Cabella prend un jaune pour une faute d'énervement sur Hunou au niveau du poteau de corner droit. Et ce qui suit ne vas pas les calmer. Le coup franc est joué d'une courte passe entre Sio et Erasmus qui, de manière cocasse, posent la balle au niveau du coin et forment un mur pour empêcher les Marseillais d'y accéder sans faire faute. Assez génial en soi.

 

 

Fin du match sur cette touche d'humour. Rennes aura rempli son contrat en profitant des largesses marseillaises, mais se sera fait peur.

 

AR RU HA DU

 

Le gardien : pas grand chose à dire. Ne peut rien sur les deux buts, et n'a eu qu'un autre arrêt à faire, qui a été fait.

La défense : Les latéraux auront un peu souffert du temps fort marseillais, sans que ce soit préjudiciable, mais seront également parvenus à porter le danger vers l'avant, notamment Baal qui obtient le pénalty égalisateur. Bensebaini confirme, et Mexer aura également fait le boulot, excepté sur le deuxième but marseillais où il perd la balle au profit de Njie.

Le milieu : Gelson a beaucoup couru, mais encore un jaune inutile à son actif, doublé d'un paquet de pertes de balle. André, assez méconnaissable hier, provoque le pénalty marseillais, et est loin de son rendement habituel. À gauche, Ntep n'est que rarement parvenu à faire la différence, on va espérer que ce n'est pas dû à la pression qu'il s'est lui-même mise trois jours plus tôt. Côté droit, Henrique a tout raté, sauf son dernier ballon. C'est con. Les remplacements de Ntep par Hunou, de Gelson par Erasmus, et surtout de Henrique par l'intenable Grosicki, ont renversé le match.

L'attaque : Sio a eu beaucoup de mal à se démarquer en première mi-temps, mais est resté à l'affût sur l'erreur de Hubocan. En deuxième, il est resté tout aussi impliqué et a notamment tapé le poteau. Gourcuff, quant à lui, a été très surveillé, ce qui a rendu son activité moins productive que lors de sa dernière sortie.

 

AR VESTIBUL

 

Les Rennais ont montré qu'avec de l'envie, ils pouvaient renverser une situation. L'entame étouffante était plaisante, mais ils se sont malheureusement mis au diapason des Marseillais au bout de vingt minutes, concédant une phase de parodie de football. Heureusement, passé la pause, ils se sont bien remobilisés, et sont parvenus, malgré le deuxième but de Gomis, à garder leur objectif en tête et à se donner les moyens de l'atteindre. S'il y a eu soulagement au coup de sifflet final, il ne faut toutefois pas oublier qu'au milieu, ça n'a pas forcément été la fête durant ces 90 minutes, et que le trou d'air de la première période aurait pu être fatal contre une équipe un minimum habile.

 

Le fait est que cette victoire fait les affaires des Rouges, qui restent accrochés au bon wagon en se plaçant à deux fois plus de points de la zone rouge que du podium. Il faudra bonifier cette victoire à Dijon samedi, et enfin gagner un match à l'extérieur pour la première fois depuis six mois et un succès à… Marseille.

 

@BallonSurLaN12

 

Source couverture : Ouest Medias