Rennes-Lyon, pour que ça tourne encore !

Rennes-Lyon, pour que ça tourne encore !

Partager
Après avoir fusillé un piaf en plein vol, Rennes reçoit Lyon. Un vrai animal, quoi. Qui, cette fois, s'est réveillé, et bouffe tout le monde. Enfin...

Oui, je sais. On est encore tous en train de se délecter des douces caresses des nuages sur nos visages, tractés par le mouvement hélicoïdal perpétuel de notre membre, après ce claquage cadencé de fessiers ligériens du week-end dernier. Mais il va falloir doucement amorcer la descente, car une nouvelle échéance tout aussi importante se profile à l'horizon. Le match vedette du week-end. La grosse affiche, celle du dimanche soir sur Canal. La réception de la terreur des années 2000, l'Olympique Lyonnais.

 

Alors je vous ferai pas de topo touristique, parce que j'y ai jamais foutu les pieds (mais j'irai bientôt, j'ai pu choper des places que pour Roumanie-Albanie cet été). Je sais juste qu'ils aiment bien les quenelles, le cinéma, et qu'à notre instar, ils éprouvent quelques difficultés à côtoyer des ligériens. Oui, j'ai déjà écrit deux fois “ligériens”. Trois fois maintenant. C'est bien trop, je m'arrête. Ligériens. AAAAH !

 

 

En temps normal on les pète easy, avant d'aller démâter l'OM dans sa nouvelle forteresse complètement prenable pour se prendre les pieds dans le tapis contre le Stade de Reims à domicile juste après. Mais on n'est plus en temps normal. On est dans une espèce de n'importe quoi, du jouissif dimanche au terriblement frustrant de Caen, en passant par le flippant-chatteux du pays occitan. Alors tout est possible, même perdre contre une équipe en forme. Y'a plus de saisons.

 

L'important, donc, c'est qu'on abordera ce match l'esprit absolument allègre. Un ciel d'un bleu azur, sans aucune idée noire. Quoique. Ça fait longtemps qu'on n'a plus parlé de blessure pour Gourcuff, non ? Eh bah voilà ! Suffit de reparler de près ou de loin de l'OL pour que ça revienne. Le bel homme de porcelaine vient en effet une nouvelle fois d'enrichir mon vocabulaire médical. Scintigraphie que c'est, le mot du jour. En gros, ils lui ont fait une piqûre avec une espèce de produit radioactif pour qu'un scanner puisse analyser les rayonnements produits par son corps. Parce que le monsieur a mal au bassin cette fois. Des douleurs persistantes, qu'on nous a dit. Comme Ntep.

 

On est quand même une belle grosse bande de poissards cette saison. On va se dire que c'est pas grave, que Jean-Fernand de la Quinte revient. Mais est-ce vraiment vrai ? À quoi joue-t-on avec ce jeune homme ? Ou à quoi joue-t-il ? Le petit gros boutonneux enchaîne les sélections Espoirs avec la Colombie, mais ne joue pas en club. “Il aura bientôt son mot à dire” nous affirme Courbis ce vendredi. Ouais, à d'autres. La fin de saison approche à grands pas, et on s'engage vers un prêt bien infructueux pour lui, pour nous, et pour ses proprios.

 

Saison blanche toujours, a-t-on des nouvelles d'André Sitoe ? Quoi ? Me regarde pas comme ça. Ok, je reformule. Il va comment Edson Mexer ? On a zéro news de lui depuis ce choc avec Eder au Stade Pierre Mauroy. C'est de plus en plus inquiétant, et ces rechutes perpétuelles, au-delà de provoquer énormément d'exaspération, permettent la pose de quelques interrogations. C'est juste de la faute à Padmoule ? Ou il y a un vrai problème de fond ? Ouais, je pose les questions qui fâchent, ouais je suis comme ça, qu'est-ce qu'y a ? Il n'empêche, c'est chiant. Alors après, Armand et Mendes assurent, et le rythme d'un match par semaine leur permet de ne pas s'user. Cavaré revient tranquillou aussi, souhaitons-lui de retrouver son niveau même si ce sera super ardu. Mais c'est pénible de voir des mecs faire trois matches par saison.

 

On notera aussi le forfait de Cheikh M'Bengue. L'occase pour Baal de retrouver son poste, ou alors pour le héros du match aller, Zeffane, de s'illustrer. On verra.

 

Allez, allez, assez parlé des fragiles, parlons un peu des sanctionnés. Sio. Il laisse le poste maudit vacant, ce qui signifie que quelqu'un va bien devoir s'y coller. Pour Pagis, il n'y a pas à réfléchir, la bonne idée, c'est d'y foutre le fantasme footballistique de notre ère, le virevoltant Ousmane. Les solutions sont de toute façon multiples, puisque, sauf Kamil, Roro a déjà tenté tout le monde en pointe. Sans succès. Moi, je vous cache pas que j'aimerais bien voir ce que vaut le petit Kermit. Par pure curiosité, nous sommes d'accord. Mais après tout c'est un 9. Le seul de l'effectif après Sio. Et puis Dembélé est très à l'aise quand il n'est pas en première ligne, ce serait con de risquer qu'il le soit moins s'il y est. Vous n'avez pas compris cette phrase ? Relisez.

 

La compo que je ferais, sachant qu'on joue Lyon, et qu'on sait comment faire pour les niquer et qu'ils ragent bien comme des gros frustrés bougonnants :

 

Zeffane – Zeffane, Zeffane, Zeffane, Zeffane – Zeffane, Zeffane, Zeffane – Zeffane, Zeffane – Pedro Henrique.

 

C'est simple ! (Oui, je viens de vous mettre une image de mioche insupportable en tête, et oui ça me fait rire).

 

 

Bon, on fait les malins, mais c'est peut-être le pire moment pour les jouer, les amis Rhodaniens. C'est difficile à admettre, mais c'est pas forcément pour nous que Canal a choisi cette rencontre pour en faire son bébé lors de cette J30. Les septuples conquérants de l'Hexagoal sont juste dans une forme exceptionnelle en ce moment. À part un couac dans l'enceinte où Mexer a perdu sa jambe pour la dernière fois, c'est branlée sur branlée partout où ils passent. Et il paraîtrait même que l'herbe ne repousse pas. Depuis début février, c'est 3-0 contre Bordeaux, 3-0 à Angers, 4-1 contre Caen, 2-1 contre Paris et 5-1 contre Guingamp. Et donc cette défaite 1-0 à Lille au milieu. Ça ne gagne pas, ça pulvérise. C'est un camion lancé à 200 en contre-sens sur l'autoroute. Ça pique. Ils veulent une qualif directe pour la Ligue des Champions, et ils ne lésinent pas.

 

Et le plus relou dans cette histoire, c'est que tu sais pas qui museler. Avant, t'essayais de faire ce que tu pouvais avec Lacazette et Fékir, et t'étais à peu près safe si t'y arrivais. Maintenant ça débaroule de partout. Les buteurs depuis février, c'est Lacazette, Cornet, Ghezzal, Darder, Umtiti, Tolisso, Jallet, et même Kalulu. Ça craint.

 

Ça y est, l'hélicoverge perd de sa verve ? Rassurez-vous. Il y a aussi des motifs d'espoir, fort heureusement. À part le 3-0 infligé à Angers, Lyon galère hors de son stade. Hors coupes, ils n'avaient pas gagné à l'extérieur depuis le mois d'octobre. Et encore, c'était un 1-0 tout pété à Troyes. En gros, les dernières fois qu'ils ont martyrisé des équipes non promues chez elles, c'était en août, quand ils allaient taper Caen (0-4) et Guingamp (0-1). Eh oui. Lyon a domestiqué son stade tout beau tout neuf en un rien de temps, contrairement à nous, mais perd ses moyens quand il s'en éloigne.

 

Et il va falloir en profiter. On a assuré la première manche du challenge “concurrents directs”, il faut achever le coup en ne laissant aucune chance à Lyon de se rassurer hors de ses bases. Et on a les arguments. L'évolution de Courbis à la tête de l'équipe est plutôt rassurante, il a commencé timidement mais est monté en puissance au fur et à mesure qu'il prenait connaissance de son effectif. On a maîtrisé Angers et un Toulouse en besoin absolu de points, on a ensuite éclaté Nantes. Alors oui on s'est fait peur, et oui on s'est gauffrés comme des cons à Caen, mais ça arrive, et on va néanmoins dans le bon sens.

 

Je sens que vous êtes moins rassurés qu'au début de l'article, là. Allez, quoi. Souriez, c'est le week-end. Quoi, ça suffit pas ? Bon. J'ai ce qu'il faut.

 

 

@BallonSurLaN12