Salut à vous les éternels stratocumulocéphales !
Et en parlant de tête dans les nuages, c’est un peu le cas du Stade avant cette rencontre, où Rennes a l’occasion d’enquiller un cinquième succès sur cinq possibles d’entrée au Roazhon Park, chose pas vue depuis… euh… très longtemps. Histoire toujours, on ravive en avant-match d’excellents souvenirs, avec un coup d’envoi donné par le sauveur, celui sans qui tout aurait été différent. Le Saint Kaba (même si certains ont d’autres priorités).
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— Sidi Mahmoud 🇲🇦 (@SidiMahmoudrik) October 16, 2016
Alors pour les jeunes incultes que vous êtes peut-être, on est en 98. C’est la 34è journée, mais comme y’a que 18 clubs, bah c’est également la dernière. On culmine à la 15è place (premier non relégable si tu suis bien) avec 33 points, devant Guingamp qui en totalise 32, et qui se déplace à Cannes qui est déjà en D2. On joue la 75è contre Toulouse au Stade de la Route de Lorient (c’est l’ancien nom du Roazhon Park), on se traîne notre race dans un 0-0 dégueu, et dans le même temps, Guingamp mène 2-1 grâce notamment à un but de Moreira (oui oui, il en mettra même un deuxième en fin de match). Donc là, on descend. C’est le moment que choisit Mikaël Silvestre pour passer la ligne médiane avant de donner un grand coup de sabot vers le point de pénalty toulousaing. Et soudain, semblant crever le ciel, arrivant de nulle part, surgit le grand Kaba. 1-0. Rennes est sauvé, Pinault rachète, et quasi vingt ans après on est toujours là t’as vu. ROUGE Mémoire lui a consacré une petite interview si tu veux revoir ces images féériques.
AR KOMPO
Bon, c’est bien gentil, mais ça, c’était avant. Maintenant on doit se coltiner un Rennes-Bordeaux, et si la tradition se perpétue, bah on va bien se faire chier. Voici ce que nous propose l’ami Gourcuff pour débuter cette rencontre :
Deux petites modifications par rapport au quotidien, donc, avec les titularisations de Sanjin Prcic qui pallie à la suspension de Fernandes, et Adrien Hunou qui supplée Yoann Gourcuff. C’est pas incohérent.
AR MATC’H
Ce Rennes-Bordeaux respecte la tradition. La première demie-heure dure aussi longtemps qu’un match s’étant terminé par une séance de tirs au but où les gardiens auraient tiré cinq fois. Bon, y’a quand même de l’envie de part et d’autre, et quelques petits trucs à se mettre sous la dent comme cette passe en profondeur de Ntep pour Grosicki qui se retrouve seul face à Carrasso mais voit le gardien girondin repousser sa tentative, ou encore cette frappe de Jérémy Ménez de l’entrée de la surface qui passe à côté des buts de Costil, mais globalement, c’est pas ouf.
On se dirige tranquillement vers un 0-0 foireux quand Giovanni Sio centre pour… euh… mais voit Contento se jeter maladroitement sur le ballon qui frappera le poteau avant de pénétrer la cage de Carrasso. Le but est inattendu, improbable, mais fait plaisir.
Ce qui fait moins plaisir, c’est la réaction du même pas buteur, qui toise le public les mains derrière les oreilles. Vraiment ? Je ne sais pas à quoi il joue, mais si on pouvait m’expliquer quel intérêt il a à rester perpétuellement dans le conflit, je suis preneur. Petit apparté pour rester sur son comportement de merde :
Quand des gens demandent des autographes, aux grilles, à Sio :
— Je suis Julien Féret (@LaPetiteDame_) October 16, 2016
"J'ai pas que ça à faire"
Ça me dépasse. Bref.
Mi-temps. On mène 1-0 avec de la chatte. Bordeaux ne mérite pas plus, c’est relativement pénible à regarder.
On repart sur vingt minutes de rien avant que Nicolas Pallois reprenne victorieusement un corner venu de la droite. 1-1, c’est assez conforme à ce qu’on voit.
C’est quelques minutes plus tard que le match va véritablement commencer, avec les entrées successives de Wesley Saïd à la place d’un Hunou transparent, et Adama Diakhaby pour un Grosicki pas beaucoup mieux. Pas du tout même. Il reste dix minutes, et la partie s’emballe enfin, Rennes retrouvant instantanément un second souffle.
84è, Diakhaby effectue un joli numéro sur la droite et élimine deux défenseurs bordelais avant d’adresser un centre sur la tête de Paul-Georges Ntep, qui voit la gonfle s’écraser sur la barre de Carrasso qui était à nouveau battu ! Rageant.
Et alors qu’on pense que le match se termine, Sio récupère un ballon sur la ligne de but côté gauche (bon, en vrai, elle était sortie de dix mètres mais peu importe) et adresse une passe au ras du sol dans la surface à Saïd qui fusille Carrasso dont la claquette ramène la balle dans les pieds de Diakhaby, encore, qui décoche une frappe qui tapera arkanoidement la barre et le poteau avant de ressortir ! De l’improbable puissance beaucoup.
Coup de sifflet final, Rennes pourra nourrir des regrets sur les quinze dernières minutes mais, si Bordeaux s’en sort bien, le nul n’est pas pour autant complètement illogique.
AR RU HA DU :
Le gardien : Contrairement à son homologue, n’a rien eu à faire. Il est loin sur la frappe de Pallois, mais ne peut rien.
La défense : À part sur quelques épisodes comme les frappes de Ménez, l’arrière-garde n’a pas été trop inquiétée. Mendes est devancé par Pallois sur le but, mais globalement, ça a été.
Le milieu : Prcic a très bien assuré l’intérim. En ce qui me concerne, je n’aurais rien contre le fait que ça ne soit plus un intérim, d’ailleurs. André très bon également. Sur les ailes, Ntep ne réussit pas grand chose, à l’image de cette frustrante tête finale. Il aura toutefois délivré une délicieuse passe à Kamil Grosicki, qui aura tout foiré.
L’attaque : Un centre chatteux, un toisage, un autre centre chatteux. Pas que ça à faire de développer.
Les remplaçants : L’entrée en jeu de Saïd au poste de 10 aura énormément dynamisé les phases offensives rennaises. Mort de faim sur tous les ballons, le jour et la nuit entre avant et après son apparition. Diakhaby aura eu besoin de huit minutes pour faire une passe transversodécisive et taper deux montants d’un coup. Sans vouloir lui foutre une pression stupide, commence à planer sur son épaule le spectre d’un certain Ousmane D. Un coaching qui aurait dû encore s’avérer gagnant pour Gourcuff.
Non entrés : Gertmonas, Armand, Gourcuff, Henrique, Erasmus, Hunou.
AR VESTIBUL :
Un nul qui n’arrange pas grand monde, et qui engendre pas mal de frustration. Mais pour rappel, il y a un derby à la Beaujoire dans quelques jours, où Rennes n’a plus perdu depuis quasiment douze ans. Et j’aime autant vous dire que je préfère y aller avec une équipe un peu dalleuse qu’avec un effectif trop confiant comme ça risque d’être le cas pour eux. Tant pis pour la passe de cinq.