Rennes s'adjuge le Derbyco dans la douleur

Rennes s'adjuge le Derbyco dans la douleur

Partager
Après sa lourde défaite contre Dijon, le Stade Rennais a corrigé le tir en remportant une victoire importante face au voisin guingampais. Les sphincters respirent.

Salut les enfants,

J'espère que je vous ai manqué, en tout cas l'inverse est vrai (cœur en galettes-saucisses). J'en devine certains qui font la moue « ouais, pour écrire sur les victoires y'a du monde mais quand faut débriefer la fessée contre les producteurs de moutarde y'a plus grand monde ». Figurez-vous que je m'en cogne. J'ai pas vu le match, le résumé m'a suffi, tu voulais pas non plus que je me tape la rediff' ? Je suis supporter rennais d'accord, mais il y a des limites au masochisme.

 

« Allez, viens voir mon replay de Dijon-Rennes » (source : fiesta-magic.com)

 

Toujours est-il que j'étais devant mon écran vendredi soir, fébrile comme une nonne dans un champ de concombres : une victoire et ce serait l'hélicobite pendant 48 heures. Une défaite, et les cauchemars peuplés de paysans en tracteur fanfaronnant place de Bretagne seraient pour ma gueule. Pour ce Celtico (ça sera la seule fois de l'article, promis), Gourcuff père aligne la 56e compo différente de suite du Stade Rennais :

 

 

Bensebaini fait les frais de la mauvaise prestation défensive à Dijon tandis que Hunou est titularisé en soutien de Sio en l'absence de Gourcuff junior.

 

Le Matc'h :

 

On sent que la claque reçue en Bourgogne et la gueulante de Ruello ont porté leurs fruits : les Rouge et Noir rentrent bien dans le match et confisquent le ballon. Sio et surtout Hunou sont souvent trouvés. Les Guingampais ne paniquent pas, pressent bien et agissent en contre via Coco et Salibur. Bonne nouvelle, Gelson Fernandes semble dans un bon jour et réalise deux interventions très propres dans les dix premières minutes. Nos deux ailiers Ntep et Grosicki mettent du temps à se chauffer et notre jeu passe plutôt par l'axe. À la 13', un beau mouvement d'une aile à l'autre aboutit à une frappe de Sio, au dessus. À l'issue du premier quart d'heure, la machine Ntep se met en route et l'ailier place plusieurs accélération qui donnent chaud aux Costarmoricains.

La première alerte sérieuse sur le but de Costil intervient à la demi-heure de jeu : Salibur provoque Mendes, centre en retrait pour Giresse, seul. Heureusement, le milieu envoie une ogive au dessus. SOULAGEMENT. Dans la foulée, Ntep confirme qu'il a du feu dans les jambes en faussant compagnie à deux défenseurs, mais son centre est raté. Quelques minutes plus tard, PG est trouvé par André et réussit cette fois son centre, mais Sio a mal anticipé et est trop court...

Juste avant la mi-temps, les Guingampais se créent une nouvelle grosse occasion, copie conforme de la première, avec Diallo qui s'échappe côté gauche et centre en retrait pour Coco, qui dévisse.

Mi-temps. Les Rennais dominent leur adversaire sans pour autant se créer d'occasions franches. L'équipe pèche dans la dernière passe et le dernier geste et s'expose aux contres d'EAG, qui s'appuie sur un pressing efficace et la vitesse de ses joueurs offensifs. Pour autant, on sent que si les Rouge et Noir s'appliquent sur leurs attaques placées, l'issue leur sera favorable.

Dès la reprise, Hunou est superbement alerté par Mexer et transmet à Sio, mais ce dernier commet une faute. L'attaquant rennais s'illustre à nouveau quelques minutes plus tard avec une grosse frappe depuis l'angle de la surface, au dessus. Il est remplacé à l'heure de jeu par Saïd, pour redynamiser l'attaque rennaise qui manque de tranchant.

Trois minutes plus tard, TOURNANT DU MATCH : Diallo commet une (très légère) faute sur Ntep. Le Guingampais écope de son deuxième carton jaune et est expulsé, tandis que l'arbitre accorde un généreux pénalty aux Rennais. OUAIS ! C'était sans compter sur la lose intersidérale des joueurs de Gourcuff dans cet exercice : le tir de Grosicki est repoussé par Johnsson.

 

Et ça continue encore et encore... (source : imgur.com)

 

Pas découragés, les Rennais continuent à pousser, par l'intermédiaire de Grosicki, dont le centre venu de la droite frôle le poteau, suivi par Ntep qui provoque encore, ou remet en une touche devant le but sans que personne ne puisse reprendre (74'). Un nouveau centre de Grosicki suivi par une frappe de Danzé bloquée par le gardien adverse réchauffent les cœurs des supporters.

A la 78', Hunou est replacé par le jeune Diakhaby et quelques instants plus tard, l'intenable Kamil de Pologne adresse un superbe centre repoussé par Deaux, avant que Saïd ne frappe au but, sans succès. S'en suit une énorme frayeur pour les slips brétilliens : EAG lance un contre éclair à 3 contre 1, heureusement salopé comme il faut et conclu par Salibur qui allume au dessus. CHAUD.

 

Les supporters rennais étonnamment sereins sur le contre (source : focusur.fr)

 

Les nouveaux entrants Diakhaby et Saïd jettent leurs forces dans la bataille, mais il manque toujours le fameux dernier geste. Que de maladresses.

88' : coup franc obtenu par le Stade Rennais. Ntep s'en charge, sa frappe est déviée par le mur et passe juste à côté. Nos cœurs menacent de lâcher. L'ailier rennais cède sa place à Pedro Henrique pour les ultimes minutes de la partie. Furieux de sortir, PG manifeste son humeur devant Christian Gourcuff, qui lui répond sèchement. Au moins, on sait que du côté des joueurs, l'envie est là. Mais on se dit que vu la tournure des événements, le Stade Rennais devra se contenter d'un point.

C'est alors que...

 

90'+2. Costil hérite du ballon dans le coin droit du terrain. Sous pression, le portier rennais balance loin devant, sur la tête de Grosicki au milieu du terrain. Le ballon arrive jusqu'à Saïd, qui lance magnifiquement Henrique entre deux défenseurs guingampais sur la gauche. Sans contrôle, le Brésilien trouve Diakhaby d'un centre millimétré. Le jeune attaquant reprend de volée et trompe Johnsson. Rennes 1 – 0 Guingamp !!! Le héros du soir exulte devant le RCK qui laisse exploser sa joie. Toute l'équipe se rue sur le buteur, et même Costil, qui tape un sprint incroyable pour se jeter dans le tas. C'est con, mais les scènes de bonheur qui s'en suivent prouvent que l'équipe avait à cœur de se rattraper devant son public, qui le lui rend bien. FIN DU MATCH. LE PIED.

 

 

Les Rouge et Noir :

 

Le gardien : Peu de travail pour Benoît. Il est malgré tout l'auteur de l'une des plus belles actions du match avec ce sprint monumental pour aller féliciter Diakhaby après son but.

 

La comète de Halley ? Non, Benoît Costil.

 

La défense : Du mieux, heureusement... La charnière Mexer-Mendes a plutôt bien contenu les attaquants adverses, même si deux alertes chaudes sur des centres en retrait auraient pu coûter cher. A noter l'énorme match de Danzé. Il n'y a pas à dire, quand le Stade Rennais est chahuté, l'ex-Captain répond toujours présent. Il suffit de voir son plaisir à communier avec le public à la fin du match.

 

 

Le milieu : bonne nouvelle, on a enfin retrouvé le Gelson Fernandes qu'on aime. Hyperactif à la récupération, concentré, batailleur... Encore de trop nombreuses passes en retrait inutiles, mais il a été très bon, il faut le dire. André a complété la doublette avec brio, tandis que les ailiers n'ont pas été en reste. Surtout Ntep, auteur de son meilleur match depuis de nombreux mois. « PG » semble avoir enfin retrouvé ses jambes de feu et il s'est régalé à faire tourner la tête et les slips de ses vis-à-vis. Encore quelques mauvais choix, mais on n'a aucun doute qu'il redeviendra décisif très vite. De son côté, Grosicki a fait ce qu'il sait faire, avec de nombreuses centres dangereux, mais aussi des CPA mal tirés, dont le pénalty...

 

L'attaque : soirée très difficile pour Sio, qui a eu peu d'occasions de se mettre en évidence certes, mais qui ne semblait pas dans le match. Peu combatif, comme s'il était peu impliqué. Quelques sifflets injustes sont venus accompagner sa sortie. Ok, il est moins décisif que ce que l'on souhaiterait, mais il n'a jamais démérité et a toujours fait preuve d'un engagement sans faille. Espérons que ce n'était qu'un coup de mou. Enfin, Hunou a sans doute marqué des points aux yeux du coach. S'il s'est éteint au fil du match, ce qui est normal vu son manque de temps de jeu, il a fait preuve d'une belle technique et d'une implication remarquable. Disponible, cherchant toujours à accélérer le jeu, il a été précieux.

 

Les remplaçants : Que dire, après ce but ? Diakhaby prouve qu'il faudra compter avec lui avec son deuxième but de la saison, ponctué d'une joie et d'une humilité qui font plaisir à voir. Saïd se pose en alternative plus que crédible à Sio en pointe, tandis que Pendro Henrique a eu le mérite d'avoir enfin eu la bonne inspiration au bon moment.

 

Vestibule :

 

Oh qu'elle fait du bien cette victoire ! Même si le contenu de leur prestation est loin d'avoir été parfait (défaut dans la finition, déchet technique, vulnérabilité sur les contres), les Rouge et Noir ont fait preuve d'orgueil et d'une soif de rachat après le revers dijonnais. Ils ont eu le mérite de ne pas se décourager après leurs tentatives infructueuses et le pénalty manqué. Le coaching de Gourcuff a fait mouche, puisque les trois entrants sont impliqués sur le but. On a vibré, on s'est agacé, on a flippé, on s'est frsutré mais on a gagné et c'est l'essentiel. Ne boudons pas notre plaisir d'avoir battu le voisin guingampais à la dernière minute.

Place à la trêve internationale avant la réception de Bordeaux et... Un déplacement à Nantes.

Sur ce :

 

Poignée de main amicale,

 

Marco Grossi (@_MarcoGrossi)