Rideau. Ou presque.

Rideau. Ou presque.

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Voilà. Rennes n’avait pas le droit à l’erreur, Rennes avait une énième tentative de réfuter la théorie qui stipule qu’il n’est jamais costaud dans les moments où il faut l’être… mais Rennes est retombé dans ses travers. Encore.

 

Préambouche

 

Parce que ouais, là, il n’y avait pas d’autre issue possible que la victoire pour pouvoir espérer accrocher la cinquième place qualificative pour l’Europa League. Voire même la sixième si le PSG gagne la Coupe. Avec six points de retard sur Sainté, et une défaite probable à Paris à venir, un nul donnait 52 points aux Rennais. De quoi rattraper Lille qui compte un match en moins, et qui jouera prochainement Angers, Lorient et Guingamp. Alors d’accord on a perdu 7 points contre Lorient et Guingamp. M’étonnerait que les troupes d’Anto ne profitent pas de l’aubaine, eux. Et quand bien même ils se vautreraient contre le SCO, ce seraient les Angevins qui rejoindraient le club des 52. Donc pas le choix. Fallait gagner.

 

Ar compo

 

Et dès le début, on n’est pas sereins-sereins. Le matin, Ouest-France et L’Équipe concordaient sur la quasi totalité de la compo, à une exception près. Qui serait le troisième milieu dèf ? Pour Ouest-France, Gnagnon. Pour L’Équipe, et pour Benjamin Idrac de… Ouest-France, Sylla. Ce sera, sans grande surprise donc, ce dernier. Et moi, j’ai rien contre Sylla, contrairement à vous, bande de malpropres. Je trouve qu’il a toujours sobrement fait le taf, et sans broncher. Le problème, c’est qu’à chaque fois qu’on l’utilise depuis qu’on a abandonné le 3-5-2, c’est soit avec André et Gelson, soit avec l’un des deux plus Doucouré. Bon, deux fois y’a eu le gros boutonneux devant, mais il déséquilibrait l’équipe. Bref, il est très souvent utilisé dans un système très défensif, donc à chaque fois qu’il est là, on s’emmerde, et du coup on a l’impression que c’est que de sa faute. Et c’est vrai qu’en termes de stats, avant ce match, on en était à sept défaites et un nul sur ses dix dernières titus. C’est pas fou.

Mais en soi, avec le départ du sale gosse capricieux et la blessure de Porcelainman, les options s’amenuisent. Courbis ne fait clairement pas confiance à Janvier, et les apparitions de Salles-Lamonge se sont avérées bien tendres. De plus, il faut stopper l’hémorragie. Le choix est donc plutôt cohérent. On est loin de l’énorme what the fuck du derby.

À part ça, toujours pas de Mexer-Mendes, on reste sur du Fallou-Armand. Toujours pas de M’Bengue non plus, mais cette fois on est moins cons, c’est Baal qui prend la ligne de départ. Danzé, quant à lui, rentre dans l’Histoire en rattrapant Hiard à 323 matches. Top 5 qu’il est, maintenant, le bougre, en termes de capes.

Devant, du classique, Dembélé - Sio -Grosicki. Bien.

 

 

Alors pour ce match, faut savoir que Rennes n’est pas le seul à tout avoir à perdre. Monaco c’est pareil. Une défaite ou un nul, et ils sont à portée de fusil de Nice, et… (soupir…)... (soupir encore parce que tous les ans c’est la même merde…)... Saint-Étienne. Même son adversaire du soir, le grand Stade Rennais, reviendrait à quatre points. Non, à Monaco non plus, il ne faut pas perdre.

Mais alors chouette, vu que les deux équipes doivent absolument gagner, ça va gicler dans tous les sens, va y avoir des buts !

Hum.

 

Ar match

 

0’ Les joueurs entrent sur la pelouse. Ils regardent tous, un par un, la banderole déployée par le RCK. “MAINTENANT OU JAMAIS”. Le décor est posé.

0’ toujours Fred Piquionne donne le coup d’envoi fictif. Nonda devait pas être dispo.

 

1’ Monaco ouvre les débats. Suite à un long poteau (c’est une transversale dans le sens de la longueur) venu du camp monégasque, Lacina Traoré se trouve servi seul face à Costil. Tergiversation de l’attaquant, gérance du gardien, Rennes s’en sort fastoche. C’est le début d’un long calvaire pour le 9 du Rocher.

7’ Raggi se prend une misère par Dembélé. Décidément, quand c’est pas Ntep… le centre du prodige est capté par Subasic, qui contrairement à Traoré, va faire un match pas piqué des hannetons.

9’-13’ Monaco a complètement pris le match à son compte. Ça presse fort, et pour ne rien arranger, une fanfare se fait entendre en tribune.

14’ Comme souvent, en bon Breton qu’il est, Rennes ne résiste pas à une pression, et s’empresse de boire une tasse. Sur une touche qui semblait anodine, Danzé se trouve un peu court et sa tête est frappée vers l’arrière. La déviation est insuffisante pour tromper Dirar qui récupère la gonfle et adresse un superbe centre au ras du sol pour Hélder Costa, le Portugais prêté par Benfica (oui, comme Nélson Olivieira, oui). Et si Costa croise hier, aujourd’hui il ajuste parfaitement Costil du plat du pied. Rennes 0-1 Monaco.

31’ Fallou récupère un ballon de manière un peu litigieuse. Le stade tremble mais l’arbitre ne bronche pas. Le Sénégalais peut donc servir Grosicki, qui s’échappe à toute vitesse sur la gauche, repique au centre, et frappe. C’est capté tranquillou par Subasic.

36’ Costil récupère une tête toute molle de Wallace. C’est le troisième tir monégasque du match. Rennes en a fait un. On rappelle que les deux équipes doivent gagner.

38’ On passe tout près du 0-2. Dirar centre pour Traoré devant une défense aux abonnés absents. La déviation de l’attaquant ne trompe pas Costil mais bordel, c’était pas loin.

40’ Rennes passe enfin à l’action. Dembélé se joue magnifiquement de son vis-à-vis sur l’aile droite, et adresse un superbe centre au ras du sol dans la surface pour… Gelson (?) qui… essaie de recentrer alors qu’y a personne. Chelou.

44’ Dembélé encore, sert Grosicki dans la surface d’une superbe louche. Le Polonais frappe mais Subasic est là.

 

MI-TEMPS. Y’a la place d’aller chercher un nul, c’est indéniable. Une victoire, par contre, va falloir s’accrocher. Mais Rennes a relevé la tête après ses deux déconvenues, même si le tableau d’affichage ne va pas dans ce sens.

 

47’ C’est pourtant encore Monaco qui se montre dangereux. Traoré se retrouve seul devant Costil pour la 53è fois du match, suite à un centre venu de la gauche. Il reprend de volée… à côté.

58’ La grosse occase du match jusqu’ici côté rennais. Grosicki tire un coup-franc avec la fameuse technique de la feinte. Et comme à chaque fois, la défense adverse est complètement déboussolée. Wallace dévie le cuir de la tête dans son but. Il faut une détente extraordinaire de Subasic pour empêcher les Rouges et Noirs de recoller.

69’ Bakayoko adresse une frappe lourdissime que Costil arrête. Ouch. Peu après, triple changement. Jemerson pour Raggi sur blessure, Moutinho pour Costa, et Boga pour Sylla. On va jouer plus offensif.

80’ À la suite de quelques corners, Boga est trouvé à l’extérieur de la surface. Il frappe au ras du sol. Sio récupère la balle avant Subasic, et dans un bordel monumental, la catapulte dans les filets avant d’éructer de joie. Comme nous tous. Rennes 1-1 Monaco.

81’ Les Rennais sont encore en train de se congratuler que Lacina Traoré le maudit se retrouve pour la 203è et dernière fois du match seul face à Costil. Et comme à chaque fois, le portier rennais remporte son duel.

83’ Sio place une tête encore captée par Subasic ! Les gardiens font un gros match ce soir.

90’+1 Dernière occasion de la rencontre, encore à l’actif des monégasques. Un centre au ras du sol arrive sur Fabinho qui, à huit mètres du but, n’a plus qu’à ajuster. Les onze rennais, les remplaçants, Courbis et les 23000 spectateurs se jettent dans le but pour le protéger. Ça revient sur Fabinho qui foire sa reprise. Fin du match.

 

Les Rouges :

 

Le gardien : Tout simplement exceptionnel. Ne peut rien sur le but, mais a écoeuré pendant tout le match le pauvre Lacina Traoré. Solide également sur la frappe de Bakayoko, c’est une prestation impressionnante qui en résulte. Bravo, sieur Costil.

La défense : Comme souvent, si un gardien est aussi souvent mis en évidence, c’est qu’il est pas bien aidé. Danzé craque son slip sur le but monégasque, mais bien d’autres buts auraient pu venir par la faute des trois autres larrons. C’est pas solide, mais l’avantage, c’est que désormais, on s’en fout.

Le milieu : Comme on s’y attendait, l’animation offensive a été quasi inexistante avant le changement de dispositif qui a suivi l’entrée de Boga. Pourtant, les mecs n’ont pas chômé. Un André assez époustouflant, un Gelson survolté, un Sylla présent. Bonne copie, dans un dispositif peut-être inadapté.

L’attaque : Dembélé a travaillé ses passes, et ça se ressent. Grosicki et lui ont, quand ils l’ont pu, débordé la défense monégasque de manière assez déconcertante. Sio a semblé jouer à contre-courant en première mi-temps mais s’est bien remis en selle ensuite. Courbis le sort au moment où on le sentait au mieux, libéré par son but. Pour faire rentrer un Henrique inexistant. Mal vu.

 

Vestibule :

 

C’est triste à dire dans ces circonstances, mais c’est un bon nul. Rennes a été inférieur dans le jeu à son adversaire du soir, mais bien plus concerné que contre Guingamp et à Nice.

Malheureusement, si on peut se satisfaire de ce résultat en milieu de saison, aujourd’hui, il fallait gagner. Dans son match en retard, Lille aura l’occase de prendre trois points d’avance. S’ils se foirent, Angers dépassera le Stade Rennais. Un nul serait le meilleur résultat, mais la perspective de ce match à Paris rend l’objectif d’Europe bien compliqué.

Le syndrôme des années Antonetti, du gros craquage de fin de saison, est de retour. C'est toujours mieux de pouvoir à un moment de la saison rêver d'Europe que de se contenter de rien comme ce fût le cas lors des deux dernières saisons. 

 

Rideau. Ou presque.

 

@BallonSurLaN12