Article du quotidien Ouest-France, édition du 2 février 2016 – pages « informations locales »
Entrefilet du quotidien Presse Océan, édition du 2 février 2016
Grumpf !
Je tiens d’abord à préciser que ce n’était pas du vulgaire « whisky », c’était un Bourbon vingt ans d’âge que je fais importer directement du Kentucky grâce à un petit producteur local que j’avais rencontré lors d’un voyage initiatique aux Etats-Unis tandis que j’étais en quête du sens de la vie. De ce voyage j’avais rapporté deux conclusions :
- La vie n’a absolument aucun foutu sens.
- Les fennecs ne sont pas de mignons petits chiots sauvages, mais des espèces de mutants mi-pitbull, mi-renard, mi-saloperie qui courent plus vite que le plus motivé des Sapiens.
Bon, en revanche, c’était bien un collant Hello Kitty. Nous vivons une époque où les gens identifient plus facilement les logos que les spiritueux. L’humanité est condamnée.
Je le concède volontiers : j’ai craqué. J’avais pourtant passé une semaine plutôt tranquille jusque-là : une souplesse arrière sur une pervenche récalcitrante, deux nuits en cellule de dégrisement (le flic en faction a reconnu le Bourbon, lui), et une volée 4-0 au Pingui Atlantique pour boucler tout ça. Parfait.
« Quelques malentendus seulement, des histoires, des histoires… »
“Quoi ?! 17 euros d’amende ?” (http://www.lescahiersducatch.com/)
Autant dire que j’étais chaud-patate en attaquant la semaine ; tendu comme un salafiste devant Monique Ranou en string chantant la gloire éternelle de l’Iran. Le moment était donc parfait pour accueillir un nouveau collègue tout droit débarqué de la ville en « N » qui a tout de même attendu 7 minutes avant de me lancer sur le thème breton. Faut pas me lancer sur le thème breton les lendemains de défaite. Faut pas me lancer sur le thème breton. Faut pas me lancer. Faut pas. Pas !
De mémoire, j’ai dû conclure cette discussion un chouia animée par un truc du style : « Oui, effectivement, le château des Ducs de Bretagne se trouve dans votre ville moisie, mais à l’époque où ils vivaient dedans on allumait des feux avec des silex et on bouffait des ragondins grillés en leur enfonçant des branches taillées en pointe dans le fion. Alors t’es gentil mais t’es autant Breton que moi je suis danseuse au Lido ! » Une tirade – vous l’admettrez volontiers – fort inspirée, qui me valut pour toute réponse le sempiternel « Oui, mais nous, on a un palmarès ».
Avec du recul, je crois que c’est à ce moment-là qu’un truc a flanché dans mon esprit. J’allais rétorquer « Votre palmarès, vous pouvez vous le coller au #&§ ! » quand je me suis dit que le mieux n’était peut-être pas de le dire, mais bel et bien de le faire.
C’est fait.
Previously on the « Stade Rennais Show » :
Dans le couloir qui conduit au pré, on roule des épaules, le torse bombé, gonflé d’une invincibilité à l’extérieur qui dure depuis des mois. Les blessés sont de retour, la sentinelle Mexer veille, le feu-follet Dembélé s’apprête à virevolter. Benoît Costil, ce bel homme, darde des yeux impénétrables sur son homologue, malingre pantin condamné à subir la furia qui s’annonce. Aux côtés des rouages alignés de cette implacable machine rouge et noir s’étire, inconsciente, la pâle chenille bordelaise. Les mines girondines sont basses ; pathétiques. Dans leurs esprits obnubilés défilent des images saccadées de petits-ponts, de coups de reins de Rennais indomptables. C’est avec une gravité de mise que l’arbitre siffle le début de cet affrontement qu’il sait joué d’avance, presque dangereux.
Et bim, le baobab dans la tronche, l’éléphant et la moitié de la savane avec !
C’est kiki l’avait vu venir la tôle qui nous renverrait dans les méandres infinis de la médiocrité ? C’est bibi. M’en fous, j’avais mis mon casque. Eh, oh ! Tu vas pas me faire le coup du match charnière à moi, non ? Quinze ans de maison, alors à d’autres tes attitudes de mijaurée. J’ai tout de même une pensée émue pour les mecs qui débutent en Stade Rennais : courage les poulets. Courage.
Pour ceux qui aiment la douleur, le résumé du match par Marco Grossi est dispo ici : http://socialroomfc.com/article/l-apres-bordeaux-rennes-par-marco-grossi
En ce qui me concerne, le live de la rencontre a ressemblé à ça :
« Chérie, il va être l’heure de rejoindre la panic-room ; tu prends de quoi boire et manger, et tu n’ouvres pas la porte avant que ce soient écoulées les 110 minutes. Tu connais la procédure. Ah, et si tu entends des bruits étranges à-travers le triple blindage d’acier-kevlar – genre hurlements de bête – tu ne fais pas la même erreur que la dernière fois, tu restes cloîtrée. La bête, c’est moi. On a vraiment eu du bol que le micro-onde ne fasse que t’érafler la tempe samedi dernier. Et surtout, tu ne t’inquiètes pas, c’est comme d’habitude, c’est le Stade Rennais. »
0-0
Woh put*** la compo ! Il a osé.
0-1
Chouette, Benoît fait sa faute de main annuelle. Allez, c’est pas de bol, on était plutôt bien rentré dans le match. Si Paul-Georges s’entête pas, on va revenir.
0-2
Bon, Paul-Georges s’entête, on dirait Geoffrey Jourdren.
0-3
« Oui, allô, Darty ? Oui, bonjour. Si je vous commande un micro-onde, là, tout de suite, vous pensez pouvoir me le livrer dans la demi-heure ? Le modèle ? On s’en fout du modèle ; le plus lourd que vous ayez, un vieux modèle est-allemand fera l’affaire. Tiens, maintenant que j’y pense, vous feriez pas les pianos de cuisson en fonte par hasard ? »
0-4
« Monsieur ? Réveillez-vous monsieur, c’est les pompiers ! Allô central ? On a un homme ici, en PLS, visiblement sous influence de stupéfiants. Il secoue la tête en répétant en boucle, « Je suis une libellule merveilleuse, je vole, je vole… » On va le conduire vers Guillaume-Régnier. »
Et oui, l’effet Courbis est déjà terminé. Il aura donc duré moins longtemps qu’un ado devant un selfie embué de Scarlett. Associer Gelson Fernandes et Yacouba Sylla à la récupération, on n’avait pas vu idée si brillante depuis le mec qu’avait voulu dénuder les fils de l’applique murale au-dessus de sa baignoire avec les dents.
Du côté des bonnes nouvelles (le pluriel est ici une figure de style), on notera le refus de Pedro-Henrique de rejoindre la ville en « N ». La crainte de se retrouver avec un bibelot soudé à l’oignon peut-être ? Allez savoir…
Je reconnais ne pas toujours avoir été tendre avec notre « Brésilien roux », mais ce genre de prise de positions (le joueur aurait dit « non » aux deux clubs qui s’étaient pourtant entendus sur le prêt) impose le respect. Sans être totalement naïf, et en écartant la possibilité que cette décision soit motivée par des aspects démagos, j’ai envie de dire « Merci ». Merci de rappeler que t’as quand même ton mot à dire dans l’histoire. Merci aussi de rappeler que vous n’êtes pas des veaux en crampons et que – jusqu’à preuve du contraire – vous avez votre mot à dire sur vos choix de carrière. Maintenant, P-H, tu nous enquilles les buts et on ira courir tout nu dans l’herbe en se tenant par la main.
“No comment. No fucking comment…” (http://www.fcn-museum.com/)
Et puisque l’eau coule toujours sous les ponts, voici quelques commentaires circonstanciés sur notre adversaire du soir ; celui qui joue dans des maillots de la même couleur que la pelouse, ce qui a le don de rendre notre coach vert de rage (http://tinyurl.com/z6auank); paradoxe assez cocasse s’il en est (j’aime bien le mot cocasse).
- Le président de Saint-Étienne, Patrick Romeyer (oui, bon, me souviens plus de son prénom), pose à poil (http://tinyurl.com/zzpvhdr) dans l’Equipe Magazine de la semaine, tatouage « ultra Stéphanois » sur le biceps.
“Hummm. Tu aimes les bana hommes mûrs ?” (photo L'Equipe Magazine)
- Pour ne pas être en reste, n’hésitez pas à venir signer la pétition en ligne sur www.OnVeutVoirLeTatouageDeSalma.com. Nous sommes déjà 276 millions.
- Notre président à nous, n’a pas besoin de tomber la chemise pour faire bad boy ; il lui suffit de dézinguer du journaliste en conférence de presse ; on entend les mouches voler.
- Tiens bah d’ailleurs, avec Kermit dans la pièce, on n’entendra plus rien du tout.
- Non, notre René reste bien au chaud dans ses vêtements. Normal quand on sait qu’il a fait fortune dans la viennoiserie surgelée. Ceci pourrait d’ailleurs expliquer que ses deux premiers passages au club aient été des fours.
- J’ai vérifié : il s’appelle en fait Roland Romeyer, le patron des Verts. Avec un seul « L ». Le nôtre, de Rolland, il en a deux, des « L ». Si on décolle pas au classement, il aura pas d’excuses.
- On va faire débuter Kermit sous la pluie, face aux Verts. Si ça c’est pas un sens de l’accueil digne de l’espace animalerie d’un Jardiland.
- Toujours curieux, j’ai voulu en connaître un peu plus sur Saint-Étienne, une ville célèbre pour ses arbres pollués recouverts de sacs plastique en bordure de l’A72 (celle pour aller au ski). Alors, d’après le site de l’office du tourisme www.ultragones69.fr, les spécialités stéphanoises sont au nombre de trois :
- L’art cubique (surtout pour peindre les buts)
- Le mésothéliome
- L’exode
- Le château des Ducs du Rhône, il est à Lyon ou à Saint-Étienne ?
- Ah bah non, pardon, il est à Nantes.
Allez, c’est tout pour moi.
Vive la vie.
Vive le nycthémère.
Vive le Pré des Lavandières.
Love.
K.